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Samia

Synopsis

Dans la banlieue de Marseille vit Samia, une jeune algérienne de quinze ans. Samia est la sixième d’une famille de huit enfants et a de plus en plus de mal à supporter le poids des traditions et de la morale liée aux croyances de sa famille. Son frère aîné, au chômage, s’acharne à faire respecter les traditions.
Sa grande sœur, au contraire, s’est isolée de la famille et fréquente un garçon qui n’est pas musulman. Les autres filles, elles, ne s’intéressent qu’à leur réussite scolaire alors que Samia, en grande difficulté, se voit orientée vers un enseignement technique qu’elle ne souhaite pas.
Alors qu’elle rencontre un garçon, elle réalise qu’il est impératif pour elle de faire ses propres choix.

Thèmes : Emigration

Réalisateur(s) : Faucon, Philippe

Pays de production : France

Type : Long métrage

Genre : Fiction

Edition du festival : Maghreb des films novembre 2010

Année 200173’ 

Scénario Soraya Nini

Image Jacques Loiseleux

Son Laurent Lafran

Montage Nasser Amri, Philippe Faucon et Sophie Mandonnet

Production  : Ognon Pictures.

Distributeur Pyramide, Roxane Arnold. programmation@pyramidefilms.com. Tel : 01 42 96 01 10

Avec Lynda Benahouda, Mohamed Chaouch, Kheira Oualhaci, Nadia El Koutei, Yamina Amri, Lakhdar Smati, Farida Abdallah Hadj, Naïma Abdelhamid, Amel Sahnoune...

A propos… Samia est une jeune adolescente d’origine maghrébine qui vit dans un quartier de Marseille. Ses parents, issus de la première génération, sont le reflet d’une intégration complexe dans un pays souvent considéré comme étant l’ennemi.
Elle n’est pas seule : ses nombreuses sœurs l’aident à survivre dans une société majoritairement masculine où il n’est pas bon pour une fille de grandir. Son frère aîné ne vit que pour le respect et la sauvegarde des traditions familiales. Ce qui lui donne une liberté totale de surveillance de ses sœurs.
Samia, jeune et jolie douceur orientale, est la seule qui résiste à cette dictature étrange et grotesque. Elle est la seule qui vit sa vie.
Le film met en scène l’injustice familiale qui détruit un microcosme maghrébin. Yacine, le grand frère au chômage, ne supportant plus le désordre de la vie extérieure tente par tous les moyens de faire respecter l’ordre paternel et surtout de protéger ses sœurs. Une façon de garder le contrôle sur quelque chose, de se préserver un espace de décision au détriment des autres membres de la famille.
Le film de Philippe Faucon suit pas à pas l’itinéraire d’une jeune beurette qui voit sa vie se transformer radicalement. A un âge où les jeunes filles voient leurs premiers flirts s’épanouir, Samia décide de passer outre cette étape de l’adolescence pour s’occuper uniquement de sa condition de femme dans la religion musulmane.
 Elle apprend au péril de sa liberté à crier, à faire face, à poser des conditions, à choisir… à agir.
Raconté comme cela, cet itinéraire d’une beurette non gâtée peut paraître ordinaire. Il ne l’est pas. Faucon est le cinéaste de la révolte par excellence. Il filme un corps fragile - celui de Samia - évoluer dans une atmosphère virile et extraordinairement malsaine. Elle ne peut plus supporter cette tyrannie injuste et par conséquent livre un combat des plus farouches contre son frère. Elle n’arrive pas à comprendre les raisons qui amènent cet homme à la haïr. Elle ne comprend plus le désistement sentimental de son père qui, voyant le corps de sa fille se transformer, décide de ne plus la regarder. Elle lutte sans cesse contre sa mère et tente de lui ouvrir les yeux face à ce déraisonnement moral qui assassine depuis toujours la fraîcheur des jeunes Maghrébines.
Elle sait qu’elle part avec un handicap, elle est une femme. Mais elle arrive à différencier les maux de la folie religieuse et les plaisirs ouverts de l’Islam. Elle est femme et restera intègre. C’est ce que Philippe Faucon décide de montrer dans un film qui au fil des jours deviendra radical dans le paysage cinématographique français.