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Douleur muette

Synopsis

Les massacres en Algérie laissent survivre des enfants terriblement traumatisés par la vision du meurtre de leur famille. Leu témoignage est poignant et accablant. L’arc en ciel éclaté de Belkacem Hadjadj (52’) illustre, comme son nom l’indique, l’éclatement affectif et psychique que subissent ces enfants.
Un peintre, Djamal Merbach, leur propose de peindre collectivement une fresque partagée en deux niveaux : le bas sera la nuit de l’horreur, le haut " la vie après le terrorisme ". L’émotion est à son comble lorsqu’aux dominantes rouge-sang et noires du bas succèdent les couleurs de la paix.
Un magnifique travail de deuil permettant aux enfants de se faire acteurs de leur drame comme au spectateur d’en être partie prenante. Une psychologue détachée par le gouvernement accompagne les enfants dans leur démarche de formulation, propos captés par la caméra.
Sans doute le documentaire trouve-t-il là sa limite cinématographique, tant les dessins parlent d’eux-mêmes sans que le spectateur ait besoin d’une explication de texte. On aurait préféré vivre les interactions du groupe.

La voix-off de Douleur muette participe de la même volonté de mettre des mots sur une horreur que le témoignage suffisait à exprimer au cinéma. Ici aussi, le dessin permettra d’exorciser un mal difficile à formuler par la parole. Une jeune fille s’arrête toujours au début de son récit, promettant de mieux y arriver la prochaine fois... Les enfants pardonneront-ils ? Non, répondent-ils, mais la vengeance, Dieu s’en chargera...

Thèmes : Société maghrebine , Islamisme

Réalisateur(s) : Meddour, Azedine

Pays de production : Algérie

Type : Long métrage

Genre : Documentaire

Edition du festival : Maghreb des films nov. déc. 2012

Année  1998 / 37’

Production Internews

Distribution Article Z

Contact Mounia Meddour : annameddour@hotmail.com

Douleur muette fait partie d’une remarquable série, l’Autre Algérie : cinq documentaires offrant une vision directe de l’Algérie actuelle. Particulièrement intéressant, Echos des stades (Abdelkader Ensaad, 24’) se glisse parmi cette jeunesse (60 % des Algériens ont moins de 25 ans) qui se regroupe et manifeste lors des matchs dans les stades, traditionnellement lieux de contestation incontrôlables des pouvoirs en place. Miroirs de la crise du pays, les stades sont un défouloir où les jeunes supporters de l’USMA d’Alger chantent avec crotales et tambours leur rejet actuel du service militaire ou leur désir d’émigrer.

Azzeddine Meddour

Né en 1947 en Algérie, Azzedine suit des études de Lettres françaises à Alger puis étudie le cinéma à l’école de Moscou (VGIK). À son retour en Algérie il rejoint la RTA, tv algérienne, où il réalise des courts métrages et documentaires, notamment la série sur les luttes de libération dans le monde : Le Colonialisme sans empire. Sa dernière oeuvre est Douleur muette, qu’il a réalisée pour le documentaire collectif L’Autre Algérie : regards intérieurs. Azzeddine est décédé le 16 mai 2000.