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Fidaï

Synopsis

Pendant la révolution algérienne, le grand oncle du réalisateur rejoint sa sœur en France et intègre secrètement un groupe armé du FLN. Règlements de comptes, tentatives de meurtres, clandestinité, emprisonnement, puis expulsion en 1962.
Mohamed El Hadi Benadouda nous révèle aujourd’hui cette partie obscure de son existence.
Son parcours individuel raconte l’histoire de la majorité des combattants algériens et fait écho à l’actualité effervescente du monde arabe.

Thèmes : Guerre d’indépendance algérienne

Réalisateur(s) : Ounouri, Damien

Pays de production : Algérie

Type : Long métrage

Genre : Documentaire

Edition du festival : Maghreb des films novembre 2013 , Maghreb des Films automne 2014


Année 2012 / 82’

Scénario Damien Ounouri et Linda Amiri

Images Matthieu Laclau

Son LI Dan Feng

Musique Syrine Ben Moussa

Montage Mary Stephen, Matthieu Laclau

Production Mathieu Mullier et Alexander Singer (KAFARD FILMS, Paris, France)
Co-produit par Jia Zhang-Ke (X STREAM PICTURES, Beijing, Chine)

Distribution Les Films de l’Atalante

Avec Mohamed El Hadi Benadoud

De l’histoire à la grande Histoire, une oeuvre sensible et audacieuse à partager.

Ce que l’Histoire retient des guerres, ce sont des chiffres, des faits marquants et des légendes. Mais ce qu’ont réellement vécu ses participants, leur quotidien, leurs histoires personnelles, leurs sentiments, ne nous sont pas transmis.
En empruntant un chemin plus sensible et humain, qui part de l’individu pour aller vers les grands évènements, je veux donc leur redonner une identité. Petit, je questionnais souvent mon père sur son oncle El Hadi, un de ces nombreux soldats ordinaires qui ont combattu pour une Algérie indépendante. Les anciens cultivant un certain silence vis-à-vis de cette période, son histoire ne m’était révélée que par bribes, et mon imagination la comblait de toutes sortes d’aventures.
En recréant son itinéraire pendant la Révolution Algérienne, écoutant sa parole et celle des personnes qu’il rencontre, sur les différents lieux-dits de ses actions en Algérie et en France, El Hadi revit ces années sombres, dans un dialogue entre son histoire personnelle et l’histoire officielle.
À travers Fidaï, je souhaite porter un regard nouveau sur la Révolution Algérienne. Face à la disparition croissante de ses acteurs, il est urgent de construire une mémoire qui lie l’intime au collectif, ma génération à celle des anciens, et favoriser la transmission.

Damien Aunouri

Fidaï¨sort en salles le mercredi 29 octobre 2014. Avant-première le mardi 28 octobre, dans le cadre du Maghreb des Films, à la Cinémathèque universitaire de Censier (13, Rue Santeuil, Paris 75005)

Téléchargez la plaquette de présentation du film

A l’occasion de la sortie de son premier long-métrage documentaire "FIDAI", Damien Ounouri diplômé de la Sorbonne Nouvelle en CAV revient sur son parcours.

Damien, pouvez-vous présenter ?
J’ai commencé mon cursus en Arts du Spectacles Cinéma à la Sorbonne Nouvelle en 2002. En 2007, j’ai obtenu un Master 1 Cinéma Audiovisuel, sous la direction d’Alain Bergala. Mon mémoire était en fait un film sur le cinéaste chinois Jia Zhang-Ke, le documentaire « Xiao Jia rentre à la maison ». Puis j’ai obtenu un Master 2 Didactique de l’image en 2009, encore sous la direction d’Alain Bergala, en me spécialisant sur les ateliers cinémas.

Vous êtes réalisateur, quel chemin avez-vous parcouru après avoir quitté les bancs de la Sorbonne Nouvelle
Je voulais être réalisateur depuis le début. Paris 3, c’était pour moi une façon de me construire une culture, un goût et surtout une pensée du cinéma. En parallèle, nous avons créé le groupe « Li Hua Films » avec des amis comme Matthieu Laclau et Liliana Diaz Castillo, avec lequel nous avons fait nos premières armes, des courts-métrages, en apprenant sur le tas : réalisation, caméra, son, montage. Nous avons eu la chance de commencer au moment du tout numérique et donc une certaine démocratisation du cinéma. L’idée était de faire des allers-retours entre les cours et l’extérieur, théorie et pratique se nourrissant mutuellement. Le service culturel nous aidait financièrement, tout comme les techniciens du CAVI en terme de matériel de tournage et de montage. Donc ma pratique de réalisateur avait déjà commencé pendant le cursus, je souhaitais faire un « fondu-enchaîné » entre la fac et le monde professionnel. Par exemple, l’écriture et les repérages de FIDAI avait commencé alors que je faisais mon stage pour le Master 2 dans un atelier documentaire en Algérie et n’avais pas encore soutenu. Ensuite, après Paris 3, j’ai à la fois travaillé sur FIDAI, tout en animant des ateliers cinéma pour diverses associations, comme la Cinémathèque Française dans le dispositif « Cinéma, cent ans de jeunesse ». Désormais, le cœur de mon travail se situe en Algérie, où je viens de réaliser un clip (https://www.youtube.com/watch?v=UPaV70P7bUI) et suis en train de développer mon premier long-métrage de fiction.

Votre film FIDAI sort bientôt sur les écrans (et sera projeté en avant-première en salle 49 au campus Censier) , pouvez-nous en parler ?
FIDAI est mon premier long-métrage documentaire. Il raconte et suit le parcours de mon grand-oncle, combattant algérien du FLN pendant la guerre d’Algérie, mais sur le territoire français. Une des préoccupations du film est la mémoire et sa transmission. Mon grand-oncle n’avait jamais raconté son histoire, et je ne connaissais qu’un récit lacunaire raconté par mon père quand j’étais enfant, mais qui m’avait toujours fasciné. Mais mon grand-oncle n’est pas un grand héros ou un grand chef : c’est un « ouvrier-soldat », à la base de l’organisation, qui applique des ordres, et est en ce sens représentatif de la majorité des anciens combattants « ordinaires ». Par son parcours individuel, je tente ainsi de faire surgir une histoire collective qui serait différente de celle des histoires officielles (faite de chiffres, légendes et grands évènements). Une autre question du film est celle de l’engagement : pourquoi, à 18 ans, alors que l’on est berger, issu d’un milieu pauvre et non politisé, on s’engage et l’on est prêt à sacrifier sa vie pour une idée ? Cela me fascine, en terme d’idéaux et de questions de conscience, tout comme le thème de la révolution, cette volonté du peuple a changé le cours de l’histoire, à ne plus subir et prendre en main sa destinée. Le résultat est une sorte de « road movie », entre l’Algérie et la France, entre mon grand-oncle et moi, un voyage intime dans sa mémoire de révolutionnaire et de l’histoire de la France et l’Algérie.

Voici la bande annonce

Avez-vous un conseil à donner aux étudiants de la Sorbonne Nouvelle en général, aux étudiants en cinéma en particulier ?
D’être eux-mêmes ! D’écouter leur instinct et leur passion, de travailler et se donner tous les moyens pour atteindre leur but, mais en ne se mettant en compétition qu’avec eux-mêmes, de voyager, et surtout d’être sincères. Quant à ceux qui aspirent à être réalisateurs, qu’ils sachent qu’il n’y a aucun parcours type pour le devenir. Le cinéaste Rabah Ameur Zaïmeche m’a dit un jour une très belle et juste formule : « le cinéma repose sur 4 piliers : gentillesse, patience, persévérance et ruse ».

BioFilmographie
Damien Ounouri, est né à Clermont-Ferrand en 1982 d’une mère française et d’un père algérien. Il a étudié la théorie du cinéma à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, développant sa pratique en autodidacte au sein du groupe de réalisateurs indépendants Li Hua Films. Son premier documentaire, Xiao Jia rentre à la maison (2008), sur le cinéaste chinois Jia Zhang-Ke a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux. Il est par ailleurs formateur dans des ateliers cinéma à destination de publics adultes et adolescents en Algérie et en France.

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