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Algérie tours détours

Synopsis

Nous partons en Algérie en compagnie de René Vautier, cinéaste militant, considéré là-bas comme le papa du cinéma algérien.
Témoin de la guerre, de la naissance et de l’âge d’or du cinéma en Algérie, il nous permet de replonger dans l’histoire pour mieux comprendre la situation actuelle du pays sur le plan du cinéma.
Son regard se conjugue à ceux de différents professionnels du cinéma, d’hier et d’aujourd’hui, et de divers spectateurs.
Nous re-créons le dispositif de projections itinérantes des ciné-pops, qu’il a mis en place au lendemain de l’indépendance, dans des villes qui l’ont particulièrement marqué. Avec un ciné-bus, nous allons sillonner le pays pour projeter des films sur la guerre d’Algérie et discuter avec les spectateurs.
S’en suivent des discussions animées avec les publics, abordant la situation politique, l’histoire, la jeunesse, les conditions de vie des hommes et des femmes. Il s’agit d’un premier long métrage, tourné en vidéo, dans un contexte particulier, celui d’une Algérie qui sort de dix années de terreur, et qui voit peu à peu renaître ses institutions culturelles.

Thèmes : Cycle Vautier , Société maghrebine

Réalisateur(s) : Morouche, Leïla , Brun-Moschetti, Oriane

Pays de production : France

Type : Long métrage

Genre : Documentaire

Année : 2007

Durée : 114’

Scénario : Leïla Morouche, Oriane Brun-Moschetti

Image : Julien Leslé, Ahlem Aussant-Leroy, Damien Marguet

Son : Ludovic Élias, Guillaume Bouillé

Montage : Ishani Flahaut, Leïla Morouche, Oriane Brun-Moschetti

Musique : Marc Ulrich

Production : Association Playtime.

Bande Annonce

Il faut que la caméra s’adapte. Que le temps en oublie celui de la projection, qu’entre deux routes sinueuses on pose le projecteur. Il est temps d’offrir au village ou à la ville un film à la belle étoile.

C’est une belle aventure que nous propose les cinéastes Oriane Brun-Moschetti et Leila Morouche. Cela aurait pu être une démarche comme une autre, sur les chemins de France par exemple, à suivre un cinéma ambulant… Un retour à la source !

Retour à la source. C’est d’ailleurs cela que nous proposent les deux réalisatrices, de l’autre côté de la Méditerranée. Un saut de puce et une longue remontée dans l’histoire, un coup de rétro qui semble bigrement d’actualité en cette Algérie qui redécouvre ses films oubliés. Territoire qui a vu naitre les Ciné Pops. Drôle de nom pour une rencontre. Indispensable pourtant lorsque l’on connaît l’initiateur, René Vautier. Homme militant, cinéaste. Artiste, caméra au poing, que beaucoup considère comme le « père du cinéma algérien ».

Il est là l’homme, revenu à l’âge, mais sans sagesse, toujours en révolte, sur les chemins de l’indépendance. Retrouver le public qui pour beaucoup découvre ses films. Coup de poing dans l’estomac pour cette jeunesse filmé par Oriane et Leila. Elle est là l’Algérie. Dans son intimité, loin du politique, à regarder son histoire filmée. Celle de son indépendance.

Mais aussi l’absence qui se faufile tout le long du film, celle du cinéma. Celle de ses fantômes qui encore aujourd’hui hantent les salles oubliées.

Algérie Tours Détours, emprunte naturellement à Godard une formulation qui en dit long sur le cheminement désiré des réalisatrices. De ce travail conjoint avec René Vautier. De ses moments de doutes, d’immobilisme, de pas en arrières… Le documentaire souligne le sentiment d’une écriture en retenue, comme pour ne pas trop vite réveiller l’histoire…

Filmer et laisser voir.

C’est un beau film que les écoles de France devraient découvrir. Un film d’histoire. C’est beaucoup. (Regardez les hommes danser)