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Arezki, l’indigène

Synopsis

1895… Albertine Auclair, jeune journaliste à Paris, débarque en Kabylie pour écrire un article sur l’Algérie du pittoresque et se recueillir sur la tombe de son père, officier de l’armée coloniale. Elle rencontre Arezki, qui est bûcheron dans un chantier de démasclage. Ses rapports avec le chef du chantier sont très tendus, jusqu’au jour où face à une provocation de ce dernier, Arezki assène un violent coup et provoque la mort brutal du chef de chantier.
Arezki prend le maquis, suivi par l’un de ses camarades du chantier, Amar. Ils deviennent hors la loi.

Thèmes : Films Imazighen , Société coloniale , Algérie , France coloniale , Amazigh

Réalisateur(s) : Bendeddouche, Djamel

Pays de production : Algérie

Type : Long métrage

Genre : Fiction historique

Edition du festival : Maghreb des films février 2009

Durée : 90’

Année : 2007

Scénario : Djamel Bendeddouche

Production : Djamel Bendeddouche
Distribution : les Films des deux rives

Avec Salem Ait Ali Belkacem, Celine Mauge, Dahmen Aidrous, Mohamed Chaabane ...

Arezki est un personnage qui a marqué l’histoire de l’Algérie. Le père de Arezki a été le porte-drapeau de l’insurrection armée de 1871, initié au maniement des armes par son père dont il a été le reflet. Il a continué le combat de son père en se battant et en se rebellant contre l’ordre colonial jusqu’à sa mort.

 

Arezki est cependant un héros qui peut déranger : il sauve la vie d’un colon contre des voleurs, entre dans une église pour être parrain d’un enfant catholique, laisse partir ceux qui lui veulent du mal… Il pactise en somme avec l’ennemi, en qui il veut reconnaître un être humain. Là est sans doute l’actualité du personnage qui échappe heureusement aux oppositions purement guerrières pour s’affirmer dans sa recherche de dignité. Cela serait plus fort si le monde ne se partageait pas entre bons colons et méchants, lesquels représentent tous une institution étatique. De même, les Algériens sont divisés entre les caïds et chefs de village qui profitent du pouvoir colonial et le servent sans hésiter à tuer les leurs, et ceux qui se révoltent contre l’injustice et doivent se faire brigands de grands chemins pour lutter désespérément jusqu’au martyre.

Reste la volonté de restaurer la mémoire des héros kabyles, à commencer par ce "bandit d’honneur", oubliés par l’Histoire officielle. Le soin apporté aux décors, en collaboration avec le poète Baoualem Rabia, participe de la même intention, ce dernier ayant également traduit le français en langue amazighe. Arezki l’indigène s’inscrit ainsi dans la réhabilitation de la culture amazighe, histoire, langue et traditions.

Olivier Barlet, Africultures, avril 2008.