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Brûle la mer

Synopsis

Dans l’élan de la révolution tunisienne, après la chute de Ben Ali, 25 000 jeunes tunisiens ont pris la mer vers l’Europe, via Lampedusa. Maki Berchache est l’un d’eux. A partir de son histoire, de fragments d’images, de récits, avec ses amis de voyage ou rencontrés à Paris, Brûle la mer revient sur cette tentative de liberté et la violence d’une hospitalité refusée. Comment le pays quitté devient le pays rêvé.

Thèmes : Immigration

Réalisateur(s) : Berchache, Maki , Nambot, Nathalie

Type : Long métrage

Genre : Documentaire

Année : 2014

Durée : 75’

Scénario : Nathalie Nambot et Maki Berchache

Image : Nicolas Rey

Montage : Gilda Fine

Production : Les films du bilboquet

Distribution du film en France : Les Films de L’Atalante

Avec : Maki Berchache, Saidi Shaharedin, Shadi Al Fawaghra, Mahmoud El Saleh, Badreddine Nobig, Selim Sohbani, Nathalie Nambot et la famille Berchache

Bande Annonce

Maki m’a dit un jour : « Il n’y a que l’histoire des grands qui s’écrit, nous on n’existe pas ». Ça a été notre point d’ancrage. Un écho aussi avec mon histoire. C’est un film d’après-coup, comment revenir sur des événements tellement commentés par l’actualité. Comment faire en sorte que les premiers concernés prennent la parole, puissent revenir sur leur propre expérience... s’offrir ce temps-là, de la pensée, choisir ce qu’on veut dire, ne pas dire… une forme d’égalité… bien sûr, c’est pas simple, parce que ça fabrique des nouvelles contraintes, c’est moins direct, et surtout il y a le temps du désaccord, des questions, des refus. Mais faire ce film ensemble, c’était tenter de tenir cette promesse-là. Avant tout.

La structure est faite d’allers-retours entre Paris et la Tunisie – un village, près de la mer. Cette construction s’est-elle imposée dès l’écriture ou plus tard, au montage ?

Maki : C’était un peu... comment le pays rêvé devient le pays quitté…
Nathalie : Entre l’horizon infini des images de Tunisie que je voyais sur skype et le monde vertical des immeubles vu de la fenêtre de la Cité Lanoue à Bagnolet où Maki vivait, il y avait une tension. Maki se tenait au croisement de ces lignes de force. Le film se construit avec ces lignes primaires. Une grammaire de l’exil.
Maki : On a fait des allers-retours. Une fois, je suis rentré seul à Grebis, j’ai enregistré le récit de mon ami Shaharedin qui est tout au début du film. On a pris le même bateau… deux ans et demi après, en 10 minutes presque sans s’arrêter, il m’a tout raconté, il se rappelait tout par cœur… c’est lui qui refait la traversée pour nous, mais lui, il choisit de rentrer au bled, moi je reste…
Nathalie : Des mois plus tard nous avons filmé le petit port du départ pour accueillir cette parole, parce qu’il n’y avait pas d’image… le film fonctionne comme ça, à partir de l’histoire de Maki, de ses proches, nous bâtissons une structure, trouvons un cadre… il est l’auteur, je suis le passeur, on peut voir ça comme ça. Nous avons traversé avec lui ce moment où on est au bord de perdre ce qu’on aime, ce à quoi on tient et où le sens de vivre se défait. On peut alors sombrer sans retour. Sans se le dire, le film, notre lien, a sans doute aidé à tenir le fil entre les deux mondes. Arriver, en ayant risqué sa vie, dans un pays qui vous rejette, c’est brutal. Repartir ne peut être que définitif. Pour ces jeunes gens, obtenir un visa même temporaire reste impossible. Pour circuler, libre, il faut avoir les papiers. Le film gravite autour de cette question, et aussi l’attachement, le passé, la maison, le travail avec les touristes.

Revue de Presse

En 2011, grâce à la révolution qui renverse Ben Ali, ils réussissent à quitter leur patrie mal-aimée, mal-aimante, où l’avenir leur est confisqué. Mais pour ces jeunes Tunisiens, la France, pays d’adoption pas si tendre exigeant des papiers de toutes sortes pour le moindre droit, sera finalement moins aimée encore que leur terre d’origine... C’est le constat désabusé que ce documentaire livre comme un cri du coeur. Le seul espoir, dit un jeune homme, est désormais dans la religion, la foi. Cela mériterait une discussion, qui, hélas, fait défaut. Mais, sur l’écran, l’amertume se raconte à travers une belle délicatesse cinématographique, des images qui disent le sentiment par-delà le ressentiment.Frédéric Straus _ TELERAMA


« Brûle la mer », poésie migrante (LIBÉRATION)


Festivals

FID Marseille, France (Prix des Rencontres cinématographiques de Cerbère-Portbou/ Mention Spéciale Prix Institut Français de la Critique en ligne)

DOCLISBOA, Portugal

FREEZONE festival, Belgrade, Serbie

ALTERNATIVA Barcelona, Espagne (Mention Spéciale Prix du Long métrage)

CRITIC’S WEEK Berlin, Allemagne

MOMA DOCFORTNIGHT2015, New York, Etats Unis

IBAFF Murcia, Espagne

CROSSING EUROPE, Linz, Autriche

OLHAR DE CINEMA, Curitiba, Brésil (Prix Hors Piste)

SOLE E LUNA DocFilm Festival, Palerme, Italie

IMAGES CONTRE NATURE 2015 Festival international de vidéo expérimentale, Marseille

MARFICI, Mar de Plata, Argentine

CINEMIGRANTE, Buenos Aires, Argentine

SALINADOC FEST, Italie

AFRICAN DIASPORA CINEMA, Cologne, Allemagne

FESTIFREAK, Mar del Plata, Argentine

FESTIVAL CINEMA ET SCIENCE “A NOUS DE VOIR”, Lyon, France

JOURNEES CINEMATOGRAPHIQUES DE CARTHAGE, Tunis, Tunisie

SCHMALFILMTAGE, Dresden, Allemagne

MITTELMEERFILMTAGE, Munich, Allemagne

FESTIVAL REGARDS SUR LE CINEMA DU MONDE, Paris, France (Prix du Meilleur Documentaire)

FESTIVAL LES INATTENDUS, Lyon, France

DJERBA DOC DAYS , Djerba, Tunisie

LATCHO DIVANO, Marseille, France

DOKFILMWOCHE, Hambourg, Allemagne

HORS PISTE, Paris Beaubourg, France