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C’est à Constantine

Synopsis

Réalisé dans le cadre d’un atelier de création initié par Cinéma et Mémoire de Béjaïa.

Dans ce documentaire, Bahia Bencheikh El-Fegoun revient à Constantine, la ville qui l’a vue grandir, et que la réalisatrice a quittée il y a de cela huit ans. Elle y retourne comme quelqu’un qui revient sur les traces de son passé, de son histoire et de son identité liée à cette ville.

Thèmes : Algérie , Identité , Constantine

Réalisateur(s) : Bencheikh El-Fegoun, Bahia

Pays de production : Algérie

Type : Court métrage

Genre : Documentaire

Titre original : ان هذا لقسطنطين

Année : 2007

Durée : 30’

Scénario : Bahia Bencheikh El-Fegoun

 Je suis constantinoise. Je vis à Alger depuis 7 ans. À 30 ans, je retourne dans ma ville natale dans un but professionnel et m’aperçois de l’ignorance que j’ai de Constantine ma ville, son histoire, mon histoire… Ce film, à travers mon histoire, pose le questionnement de toute génération par rapport à ses racines et dresse un état des lieux identitaire de l’Algérie aujourd’hui. Bahia Bencheikh El-Fegoun

Extrait d’un article

En filmant Constantine, Bahia Bencheikh El-Fegoun découvre qu’une partie d’elle-même y est restée et qu’elle en a été privée. « Le film raconte une grande blessure, dans le sens où c’est une part de mon identité dont j’estime avoir été amputée », confie-t-elle. Et de reprendre : « Et j’en suis, mais pas seule responsable. »La réalisatrice estime qu’il y a une transmission de la culture et de l’histoire qui n’a pas été faite, et que l’Etat est « le premier responsable quand il est question de culture et d’identité », relève-t-elle. Ainsi, les individus (citoyens ou Etat) sont responsables, chacun à sa manière, de la crise et de l’abandon identitaire. On ressent dans le film qu’il y a un refus de parler de soi, que chacun a fait abstraction d’un passé et qu’on est allé à autre chose.
Le personnage principal dans ce film, c’est bien la ville de Constantine. « Constantine est mon personnage principal, on tourne autour et on tourne dans cette ville, il n’y a pas de plans larges dans le film, on va au cœur de la ville et de sa problématique », explique-t-elle, tout en précisant : « Si la présence de mon père est récurrente, c’est parce que, peut-être, lui seul, détenteur de cette histoire, de ce patrimoine,est en mesure, beaucoup plus que moi, de dire des choses sur son passé. » Si Constantine est le personnage principal, il se trouve qu’il ne parle pas, qu’il est invisible, même s’il est présent et on le voit à travers son patrimoine et ses habitants. La réalisatrice va à la rencontre de sa ville, mais celle-ci ne parle pas et ne répond pas à ces questions. « Constantine ne parle pas et pourtant la ville est présente. Je filme la ville, les habitants », dit-elle, et d’ajouter : « Je crois que cette ville fuit, elle est repliée sur elle-même, personne ne la voit, tout le monde y est indifférent, elle s’effondre, on ne la regarde plus. J’ai très mal pour elle. » Le film montre une ville délabrée, abandonnée, ignorée et en ruine, « des ruines, certes, mais belles, chargées d’histoire et de vie », dit-elle. Et d’ajouter : « Je pense qu’un film n’est pas là pour apporter des réponses, mais pour poser des questions, après chacun est libre de trouver des réponses à ses questions. »