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Chronique des années de braise

Synopsis

Ahmed, paysan pauvre, quitte son village pour la ville à la recherche d’une vie plus facile. Il rencontre Milhoud, un fou visionnaire, et surtout la misère et l’injustice.
Chronique événementielle de l’histoire algérienne, de la conquête française à 1954, date du déclenchement de la guerre de Libération nationale. A travers la vie d’une famille et de quelques individus "typés" et symboliques, le peuple algérien tout entier résiste à l’expropriation de ses terres et à la déculturation.
Chronique des Années de Braise est composé de 6 volets : les Années de Cendre, les Années de Braise, les Années de Feu, l’Année de la Charrette, l’Année de la Charge, le 11 Novembre 1954.
Le Phœnix des peuples est plus long à renaître de ses cendres qu’à périr. Cette chronique est d’une certaine manière, celle de cette renaissance.
Ce film dont l’histoire en commence 1939 et se termine le 11 novembre 1954, n’a pas la prétention de raconter toute l’histoire de l’Algérie, mais à travers des repères historiques, il essaye d’expliquer que le 1er novembre 1954 (date de déclenchement de la Révolution Algérienne) n’est pas un accident de l’histoire, mais l’aboutissement d’un long trajet qu’entreprit le peuple algérien contre le fait accompli au lendemain du 5 juillet 1830.

Palme d’or au Festival de Cannes 1975

Thèmes : Guerre d’indépendance algérienne , Société coloniale

Réalisateur(s) : Lakhdar Hamina, Mohamed

Pays de production : Algérie

Type : Long métrage

Genre : Fiction historique

Année 1975 / 175’ 

Scénario Mohammed Lakhdar-Hamina

Image Marcello Gatti, Andreas Winding

Musique Philippe Arthuys

Production Screen Production

Avec Jorgo Voyagis, Mohammed Lakhdar-Hamina, Sid Ali Kouiret, Larbi Zekkal, Nadia Talbi, Leila Shenne, Hassan El Hassani

Bien avant l’ouverture du festival de Cannes (1975), les polémiques s’engagent déjà autour de ce film algérien « Chronique des années de braise » du réalisateur Mohamed Lakhdar Hamina. 

En effet, au sein du comité, les débats se multiplient quant à la participation de ce film dans la sélection officielle. Certains membres voient dans cette œuvre un esprit de provocation trop prononcé. C’est le cas du maire de Cannes, Bernard Cornut-Gentille, qui craint des troubles perpétrés par la population rapatriée d’Algérie. En effet, selon lui, cette communauté encore traumatisée et irritée de sa spoliation, est de nature à créer des incidents.
Malgré tout, il est décidé d’incorporer le film à la sélection officielle. Comme prévu, dès l’ouverture du festival, celui-ci est marqué par des menaces d’attentats. Toutes les projections de films en compétition officielle sont retardées à la suite des alertes à la bombe. D’ailleurs, en vue d’intimider le jury, deux attentats ont lieu aux abords du palais.
En fait, l’intérêt principal de la polémique faite autour de ce film est de montrer, à l’échelle de Cannes, à quel point la blessure algérienne est encore sensible. Cependant, malgré les menaces, le film obtient la Palme d’or du festival 1975. Suite à l’annonce du palmarès, sont diffusés des tracts et des messages racistes écrits sur la murs du palais. Parmi ceux-ci, on note le détournement du titre du film qui, de « Chroniques des années de braise », devient « Chronique des années de mise en valeur d’une terre qui était pourrie ». De même, les membres de la délégation algérienne subissent des menaces de mort. Les mécontentements fusent de tous les côtés, même du gouvernement algérien déçu, qui juge que le peuple d’Algérie n’a pas été assez mis en avant.

Biographie

Mohammed Lakhdar-Hamina fait ses études en France, puis gagne Tunis lors de la guerre d’Algérie, où il travaille pour le gouvernement provisoire algérien (GPRA).
Il fait un stage aux actualités tunisiennes avant de partir étudier à l’école de cinéma de Prague (FAMU), mais abandonne ses études pour travailler aux studios Barrandov où il se spécialise dans la prise de vue.
De retour en Algérie en 1962, il crée l’OAA, qu’il dirige dès 1963 jusqu’à sa dissolution en 1974. Plus tard il rentre à l’ONCIC, qu’il dirige de 1981 à 1984.
Personnalité dominante, il remporte la Palme d’or à Cannes pour son œuvre la plus célèbre : Chronique des années de braise.
Il réalise aussi Le Vent des Aurès, primé à Cannes en 1967.

Filmographie

1966 : Le Vent des Aurès (Rih al awras)
1968 : Hassan Terro (Hasan Tiru)
1973 : Décembre(Dicember)
1975 : Chronique des années de braise (Waqai sanawat al-djamr)
1982 : Vent de sables
1986 : La Dernière image (Al-sûr al-akhira)