Année : 2011-2014
Durée : 60’
Images : Claude Hirsch
Montage : Cécile Amiand-Glory, Stéphane Dhenin
Le film débute par cette exergue "La liberté est un rapport au monde". C’est son rapport au monde, exigeant, curieux, généreux, qui sera éclairé tout au long du film et servira de fil conducteur à son parcours d’artiste au service de son peuple et de sa culture.
1/ Ça vient de nous et c’est pour nous
Cette première partie aborde les travaux récents du peintre Denis Martinez dans le cadre des Raconte-Arts, festival pluridisciplinaire itinérant dans des villages de Kabylie.
Les peintures murales réalisées en public lors de ces rencontres sont mises en confrontation avec une promenade visuelle dans ses premiers tableaux d’exil, traitant des assassinats d’intellectuels et de villages entiers. L’ensemble est annoté de citations philosophiques sur le thème de la liberté. Cette partie constitue une approche sensible, colorée, vivante, de cet artiste tourné vers son peuple.
2/ Une vérité âpre et radieuse
La seconde partie aborde le parcours de Denis Martinez depuis ses premiers travaux en 1961. Les interviews du peintre dans ses ateliers de Blida et Marseille, et celles d’autres artistes importants et amis (Karim Sergoua, Ali Silem, Hacène Metref, Lounis Aït Menguellet, Nordine Saadi, Aziz Mouats, Adlane Djeffal,...), souvent anciens élèves de l’école des Beaux-Arts d’Alger, permettent de découvrir l’homme, le pédagogue et l’artiste engagé.
Son oeuvre s’inscrit dans le prolongement de l’art millénaire de l’Algérie, aussi bien les dessins pariétaux du Tassili que les motifs ornementaux kabyles ancrés dans la mémoire populaire.
Il représente un exemple d’homme libre, par la cohérence de son parcours depuis sa jeunesse et la pédagogie qu’il a utilisée en 40 années d’enseignement : faire découvrir aux étudiants la liberté de création hors des sentiers battus, malgré les menaces de ceux qui auraient voulu la museler tout au long des périodes difficiles que l’Algérie a traversées depuis l’indépendance.
La participation de Denis Martinez aux luttes des intellectuels algériens pour la démocratie et la liberté de création est explicitée, notamment par ses propres commentaires devant les œuvres d’exil et les témoignages de ceux avec qui il a partagé ces épreuves.
Sont évoqués les assassinats de Jean Sénac, ami et complice, en 1973, puis ceux de Tahar Djaout en 93 et Ahmed Asselah en 94, à l’origine de son exil en France. Peindre l’horreur en couleurs, pour rester du côté de la vie...