René Vautier, l’homme à la caméra rouge, tire sa casquette
René Vautier est mort à 86 ans dans sa Bretagne. Cinéaste militant, anticolonialiste, résistant à 16 ans, communiste, on lui doit des films qui ont marqué des générations. Afrique 50, Avoir vingt ans dans les Aurès, Marée noire, colère rouge, Un homme est mort, sur la mort de l’ouvrier Édouard Mazé lors des manifestations et des grèves de Brest.
C’était caméra au poing qu’il filmait le monde, toujours du côté de ses frères humains, combattant toutes les injustices.
« J’ai toujours considéré une caméra comme une arme de témoignage. Mais ce n’est pas une arme qui tue. Au contraire, ça peut être un instrument de paix. C’est pour cela que je me suis bagarré pendant cinquante ans pour qu’il y ait des dialogues d’images, et tous les films que j’ai faits, je considère que ce sont des dialogues d’images. Le réalisateur prend parti. Il s’engage d’un côté, mais il donne aussi la parole aux gens d’en face. »
René Vautier
Le Maghreb des Films lui a consacré une semaine en avril 2012, parce qu’ il a été un militant de la première heure de l’indépendance de l’Algérie, parce que son cinéma a été un cinéma de combat, parce qu’il a été le père du cinéma algérien à l’indépendance. Un hommage lui sera consacré très prochainement.