Année : 2015
Durée : 42’
Scénario : Dania Reymond
Image : Julien Guillery
Son : Thomas Fourel
Montage : Dania Reymond, Françoise Tourmen
Costumes : Maya Ouarda Bencheikh-Lefgoun
Production : Blue Monday Productions / La Petite Prod (Avec le soutien de : CNC, Région Pays de la Loire, Arab Fund for Arts and Culture)
Avec : Samir El Hakim, Sonia Amori, Louiza Nehar, Abdelkader Hamadaine, Yassine Hadj-Henni, Zohir Chabounia, Akram Djeghim, Redouane Boukachabia, Chahrazad Kracheni, Amel Hanifi, Djamel Aouane, Yanis Saadi, Aya Hamdi, Hamza Sid Ahmed, Brahim Deriss, Abdenour Bradai.
A cheval entre documentaire et fiction, le film suit les doutes et les espoirs de jeunes comédiens en pleine répétition dans ce parc mythique d’Alger. Film dans le film qui nous dit un peu d’un pays en reconstruction, de son cinéma, de sa poésie et surtout de son bel optimisme.
Extrait d’un entretien réalisé par Joseph Boinay
Tu peux nous parler de la genèse du projet ?
C’est vraiment né avec l’envie de filmer le Jardin d’essai (du Hamma à Alger, ndlr). Pour la petite histoire, le jardin a été créé pendant la colonisation et était d’abord destiné à tester l’acclimatation des plantes exotiques sur la terre algérienne, dans un esprit de conquête du territoire et de transformation du paysage. (Un jardin d’essai est, à l’origine, un jardin botanique établi dans les colonies pour servir de source d’approvisionnement et fournir des renseignements culturaux aux colons, ndlr). Ce n’est que par la suite que c’est devenu un parc. Une légende dit que le premier Tarzan a été tourné là-bas (en effet, c’est une légende : L’homme Singe de W. S. Van Dyke avec Johnny Weissmuller a été tourné à Lake Sherwood en Californie, ndlr). C’était donc l’occasion de filmer un lieu rattaché à l’histoire de l’Algérie et à celle de son cinéma.
Son cinéma, à cause de Tarzan ?
Non, parce que le cinéma est arrivé en Algérie par le biais de la colonisation, ça a d’abord été un outil de propagande. Ensuite, à l’indépendance, il a été utilisé par la nation algérienne pour se forger une identité. En tout cas je trouve que son caractère exotique, tropical, évoque l’imaginaire hollywoodien de l’époque. Il y avait tout cet inconscient du cinéma et de l’histoire de l’Algérie qui se superposent, et ça m’intéresse depuis le début dans mon travail. Toutes ces interactions entre cinéma et histoire, c’est avec ca que je démarre mes projets.
Tu parles de provoquer. On sent à certains moments que des plans n’étaient pas dans le scénario…
En fait le film était très écrit, mais je ne voulais surtout pas une histoire toute faite. Je n’ai rien contre le scénario, je trouve ça intéressant d’écrire un film, de le préparer. En revanche, je suis beaucoup moins à l’aise avec l’idée de tourner une histoire toute prête, a fortiori dans ce contexte du cinéma algérien actuel, de cette nation. Ce qui me semblait vraiment important, c’était de montrer que les acteurs s’approprient le film, qu’ils fabriquent leur histoire, qu’ils y mettent toute leur énergie. Je voulais provoquer l’aspect documentaire ; que parfois on s’en foute un peu de comment sont écrites les scènes pour s’intéresser davantage à la façon dont elles sont travaillées. À un moment j’ai vraiment lâché prise, je voulais assister à la rencontre de Samir Elhakim (qui joue le réalisateur) avec les comédiens et leur travail. Du coup ça s’est intriqué. Dans la scène de casting inaugurale par exemple, certaines questions n’étaient pas prévues. Les comédiens eux-mêmes pouvaient jouer ce qui était écrit mais aussi ce qu’ils avaient envie d’y mettre, leurs anecdotes.
Festivals
Festival du Cinéma de Brive – Rencontres européennes du moyen métrage
Rencontres cinématographiques de Béjaïa
Prix
Prix du Jury Jeune – Festival du Cinéma de Brive