Khaled Ben Yahia
Khaled Benyahia est né à Tunis en 1963. Son père, mélomane averti, lui communique comme à ses frères l’amour de la musique. Khaled achève ses études musicales au Conservatoire en 1987 avec un premier prix. La presse le salue alors comme l’un des meilleurs luthistes de sa génération. Effectivement il reçoit les enseignements des plus grands professeurs : Sadok Amorrri, Khaled Bassâ, Salah El Mehdi, son maître au Conservatoire, et Mohamed Saâda participent à son étonnante évolution.
Avant même sa sortie du Conservatoire, les groupes professionnels le sollicitent. Ainsi, il joue au sein d’El Fen-El-Arabi et La Rachidia. Dès lors, Khaled affine son profil : il est l’un des meilleurs interprètes du Oud, et un compositeur qui dit de lui-même : « je cherche à perturber, à renouveler le style classique tout en restant fidèle à l’âme du oud ».
Khaled Benyahia est fortement influencé par le compositeur égyptien Mohammed Abel-Waheb. Deux autres luthistes égyptiens, Kassobji et Riadh Sounbati, l’ont profondément marqué. Khaled donne de nombreux récitals et il est reconnu pour être un spécialiste de musiques savantes. En mai 1992, il est contacté par le cinéaste Jean-Paul Roux qui cherche un compositeur pour la musique de son prochain film. Khaled est choisi pour composer la musique du film « La reine de Djerba ».
Dans le but d’approfondir encore plus ses recherches musicologiques, Khaled quitte la Tunisie pour venir étudier au Conservatoire National de Région de Lyon en France. Les différentes compétences que Khaled Ben Yahia développe tant sur le plan de l’orchestration et de la composition que de l’interprétation et du chant lui permettent de proposer des concerts comme soliste ou comme membre d’un groupe et bien évidemment comme professeur de luth. En 1998 il participe à la Biennale de la Danse de Lyon (concert à l’Opéra avec Lotfi Bouchnak). S’ensuit une carrière de Oudiste solo. En concert Khaled joue aussi bien des pieces du repertoire traditionnel que ses propres compositions. Tout ce travail alimente la sortie de l’album “Wissal” en 2003.
En 2004, il monte “Tesnime”, une creation inspirée par les rythmiques et l’esthétique du Jazz contemporain avec le violoniste Bechir Selmi et Lasaad Hosni à la derbouka et au bendir (trois participations aux festival d’Eljem et de la Medina en Tunisie). La meme année, il se produit en duo avec la chanteuse tunisienne Dorsaf Hamdani (tournée en France, Maroc au festival Mawazine , Turquie au festival de musique Soufi à Konya ) et commence à travailler avec le collectif de Jazz “La Tribu Hérisson” à Lyon. Le projet consiste à mélanger la musique arabo andalouse et le Jazz contemporain et se materialise par la sortie de l’Album Plain Sud en Février 2007. Cet intérêt pour les musiques du Monde l’amène vers d’autres experience avec le joueur de Sitar indien Ashok Patak et le percussioniste Jacky Detraz (Concerts en France, Tunisie, Inde etc.). Par ailleurs, en 2006, il dirige une creation (Mevlana) , une rencontre entre les chants soufis de Konya et de Tunisie qui vient cloturer le Festival de la Medina. En 2008 et 2009 les créations musicales et collaborations artistiques de Kahled Benyahia se multiplient : Bouhour al Ichk (Spectacle de musique soufie), HiJazz (World Jazz), et des dizaines de concerts en solo aux quatres coins du monde.
Prix du meilleur instrumentiste :
Khaled Ben Yahia a été consacré meilleur musicien instrumentiste de l’année 2007 en Tunisie. Par ailleurs, en 2005 il a été primé par le club Convergences comme meilleur artiste étranger en France.
Quant à son approche de la musique et du oud, Khaled Ben Yahia la résume ainsi : "je cherche à perturber, à renouveler le style classique tout en restant fidèle à l’âme du oud".