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Kibaro, Elaine

Chanteuse, auteur-compositeur-interprète, réalisatrice, née dans le port de Tunis, à La Goulette. Cette petite ville du bord de mer.

Devant cette Méditerranée transparente, les fêtes et célébrations religieuses se succèdent, la fête des Cabanes, le Ramadan, la procession de l’Assomption, comme autant d’occasions pour les enfants de remplir leurs yeux et leurs oreilles de mille souvenirs joyeux. Hélène a de la musique plein la tête et invente des mélodies dès l’âge de quatre ans.

Hélène est l’avant-dernière d’une famille de six enfants, elle mène avec ses deux plus jeunes sœurs une vie de rêve, tantôt au bord de la mer pendant les vacances, tantôt à l’école Notre Dame de Sion à Tunis où elle est soliste de la chorale.

Ses parents, ses deux demi-sœurs et son demi-frère, trois enfants d’une précédente union de sa mère veuve de son premier mari, l’entourent de leur affection.

Petite fille, elle passe des heures à regarder sur le balcon le défilé interminable qui salue l’indépendance de la Tunisie. Elle ressent l’ombre de la guerre d’Algérie qui plane sur cette tribu ainsi que leurs échos angoissants et les tensions qui précèdent le départ des rapatriés.

Elle ne comprend pas pourquoi l’être humain ne se contente pas de ce paradis, de cette plage aux eaux cristallines. Les religieuses de Notre Dame de Sion lui ont expliqué que réciter des chapelets permet d’exaucer tous les vœux, aussi va-t-elle passer ses récréations en prière pour la paix dans le monde.

Son père sicilien, Salvatore Chibbaro di Castronuovo, (prononcer Kibaro) joue merveilleusement du piano. Il l’encourage dans le domaine de la création artistique en lisant avec grand enthousiasme les premiers poèmes qu’elle écrit à huit ans.

Sa mère a de la voix et ravit les voisins par ses chants tout en faisant la cuisine.

Hélène chante en soliste dans toutes les cérémonies officielles de son école. Elle trouve ainsi son chemin dans le domaine artistique et peut se démarquer de sa sœur aînée, considérée comme surdouée par ses professeurs en raison de ses nombreux prix d’excellence.

Une Adolescence à Strasbourg

Elle arrive en France avec toute sa famille, à Strasbourg, à l’âge de treize ans pour poursuivre ses études, passer son Bac et commencer une licence de Lettres Modernes.

A quinze ans elle découvre l’émission « Salut les Copains » sur Europe 1 et c’est ce qui déterminera sa vocation de chanteuse. Ses premières idoles sont Hugues Aufray pour sa voix rocailleuse, Nana Mouskouri pour son étendue vocale Brassens pour ses textes et ses mélodies ciselées ou France Gall pour sa délicieuse fraicheur.

Il lui faut choisir un « vrai métier » pour aider ses parents, aussi, tout en posant pour une agence de top modèles, elle effectue différentes missions : institutrice, contrôleur des PTT, fonctionnaire à la Direction Régionale de la Sécurité Sociale. Elle se dirige finalement vers la profession d’esthéticienne –visagiste qui s’harmonise avec son amour de l’art.

Au cours de ces années, elle avance en direction de son rêve et rencontre Jean-Marie Cavada lors d’une première audition publique et Eddie Barclay. Ce dernier lui propose de l’emmener à Paris parce qu’elle « a une gueule » et de demander à « ses p’tits gars de lui composer des chansons ». Mais Elaine veut écrire ses propres chansons, et, pour des raisons affectives, ne désire pas tout quitter sur le champ. En attendant elle se met à créer ses mélodies, ses textes, accumule les expériences scéniques, devient même occasionnellement chanteuse de bal.

Les signes du destin

Elaine KibaroElle s’installe finalement à Paris en 1969 pour y poursuivre avec brio sa carrière de visagiste. En 1973, elle demande à la vie un signe : s’il est juste pour elle d’entreprendre une carrière de chanteuse, que l’Univers lui offre les moyens financiers pour s’arrêter de travailler le temps de se reconvertir et de monter son premier spectacle avec des musiciens. A l’époque, le chômage technique est à 90% du salaire et beaucoup d’entreprises se mettent à licencier. Elle est alors nommée directrice de Biba Cosmétics France, la marque anglaise de produits de beauté qui l’emploie, et son salaire est multiplié par quatre. Il lui faudra attendre un an de plus pour être licenciée avec des dédommagements conséquents et une sorte d’année sabbatique devant elle.

Elle crée alors, comme elle se l’était promis, son premier spectacle « Miroirs » avec un groupe de musiciens, Les Anges, dirigés par Adrian Vioque-Lorenzo.

En 1977, sous son nom d’artiste Elaine Kibaro, elle produit son premier 45 Tours « De l’autre côté du Miroir » qui sort en licence chez Claude Carrère, édité par Renaldo Cerri (Chicago 2000). Ce titre dédié à la Paix, est également enregistré en Arabe, en Hébreu et en Esperanto. Elle ne parle pas ces langues et en apprend les textes phonétiquement.

La première émission télévisée à laquelle elle participe est « Mosaïque » sur FR3. Cinq mille téléspectateurs écrivent aussitôt à la chaîne pour que sa chanson soit rediffusée en Français comme en Arabe. En effet son jeu de scène est totalement novateur car elle illustre ses paroles de gestes issus de la danse indienne.

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