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Lettre d’information du 10 juin2013

ÊTRE JEUNE EN ALGERIE, AUJOURD’HUI…

Deux films lundi 17 juin dans le cadre des Projections mensuelles du Maghreb des films


A 20h30 au cinéma La Clef (34 rue Daubenton 75005 Paris M° Censier-Daubenton),

Séance et débat, en présence des deux réalisatrices

Uzzu de Sonia Ahnou -22’ - Algérie/France - 2011 - documentaire
Dans Uzzu, Sonia Ahnou fait parler de jeunes Kabyles qu’elle connaît bien au sujet de l’amour. La cinéaste s’implique, en apparaissant parfois dans le cadre ou en posant quelques questions.
En réunissant les jeunes gens dans un champ de fleurs pour les faire échanger (sur le couple, la virginité, les sentiments, le regard des autres, les conventions, la différence entre hommes et femmes...), en recueillant les confidences d’une jeune fille seule sous un arbre et face caméra, elle laisse la part belle à la parole des autres.
Qu’on ne se trompe pas, il ne s’agit pas là de dresser un portrait de la façon particulière d’envisager l’amour en Kabylie. Pas de généralisation ici mais un portrait d’individus, dont les confessions, les confrontations de points de vue, n’engagent qu’eux seuls.
En nous montrant les jeunes gens qui se filment en train de discuter, en faisant apparaître une perche dans le cadre, la cinéaste signale qu’elle enregistre le processus d’apparition de la parole, et non qu’elle tente de faire surgir une quelconque vérité. Ainsi, ce qui n’est pas dit, ce qui est suggéré par les mots et qu’il nous appartient de deviner, est aussi important que ce qui est dit. La subjectivité, de ceux qui s’expriment et de celle qui fait surgir les expressions, est bien au cœur de ce documentaire qui nous offre un portrait de quelques êtres, un éclairage possible sur la façon de parler de l’amour en Kabylie.

Extrait de Critikat

Ce film a été pour moi une incitation à parler d’amour,
une invitation à écouter. Avec quelques jeunes étudiants de Tizi-Ouzou,
tenter l’expérience sous le regard de la caméra. Quels mots ? Quelle
langue ? Que dire ? Que taire ? Qu’est-ce que l’amour ?

Uzzu a été réalisé dans le cadre des ateliers Bejaïa Doc, fondés en 2007 par l’association algérienne Cinéma et Mémoire, en partenariat avec l’association française Kaïna Cinéma. Chaque année, six à huit stagiaires sont encadrés, de la phase d’écriture à la finalisation, pour concrétiser leurs projets qui se doivent de traiter un sujet qui leur est proche. On leur apprend notamment à mettre leur subjectivité au cœur de leurs documentaires. Cette dernière est en effet prégnante dans les six films de la promotion 2011, qui ont pour autre point commun de tous traiter d’une problématique proprement algérienne (l’aménagement de l’espace urbain depuis l’indépendance – Block House, de Tarek Mokhnache, la désinvolture avec laquelle est géré l’espace commun à Constantine – Et si ça changeait, de Nabil Chaouch Teyra, l’héritage de Frantz Fanon dans l’hôpital où il a exercé – Où est Fanon, de Yacine Hirèche...).

" J’ai grandi à Tizi-Ouzou. Après diverses études à Paris, dont une licence en cinéma et quelques stages en post-production, j’ai contacté Béjaïa Doc pour réaliser mon premier film et commencer à travailler en Algérie. Depuis, j’ai rejoint l’association Cinéma & mémoire et travaille en parallèle en freelance."
Sonia Ahnou

A quoi rêvent les Fennecs de Sarah Tikanouine - 48’ – Algérie - 2012 - documentaire.
Un portrait de jeunes footballeuses qui défendent les couleurs de l’Algérie dans l’équipe nationale de football féminin. Leur témoignage sur les difficultés qu’elles rencontrent à exercer librement leur sport, le regard des hommes, les préjugés de ces derniers et de la société dans laquelle elles vivent.

Née à Alger, Sarah Tikanouine a vécu très jeune entre Berlin et Alger. Pour faire ses études de Lettres et de Cinéma, elle s’installe à Strasbourg et rédige un Master sur le devenir du cinéma africain. Elle partage aujourd’hui sa vie entre l’Algérie, l’Allemagne et Paris où elle travaille comme chargée de projets, assistante de production, assistante réalisatrice. Elle réalise A quoi rêvent les Fennecs, en 2011 après l’obtention d’une bourse avec l’Association Pour l’Aide aux Jeunes auteurs.