En avant-première, projection de « Fissures » de Hicham Ayouch (75mn)
le lundi 4 avril à 21h
à Paris, cinéma Les 3 Luxembourg
(67, rue Monsieur le Prince 75006)
et le mardi 5 avril à 20h
à Lille, cinéma L’Univers
(16 rue Georges Danton 59000 Lille)
La projection sera suivie d’un débat
animé par Mouloud Mimoun en présence du réalisateur.
À Paris, le débat se fera avec la participation de Dominique Caubet, professeur d’arabe maghrébin à l’INALCO.
Dominique Caubet est l’auteur du film Casanayda ! (2007).
Elle travaille sur la « movida » marocaine ou « nayda » depuis 2004 et est en train de tourner un autre documentaire sur Casablanca.
Dans Tanger, ville mystérieuse et magique, trois marginaux en quête d’amour et de délivrance vont se rencontrer et s’aimer : Abdelsellem, un homme brisé qui sort de prison, Noureddine, son meilleur ami, et Marcela, un brésilienne fantasque, excessive et suicidaire.
« Par l’audace de son sujet – une histoire d’amour à trois personnages – et son « écriture », très physique et qui évoque beaucoup le style de John Cassavetes (notamment FACES), FISSURES apparaît in fine comme une sorte d’OFNI (Objet Filmique Non Identifié) dans le ciel du cinéma marocain ; le premier jalon d’une « nouvelle vague », comme le fut ici, en son temps A BOUT DE SOUFFLE, avec lequel il entretient plus d’une similitude stylistique et narrative. » G.V.
« JULES ET JIM version trash » Jeune Afrique
« Un film rebelle symbole de la nouvelle vague arabe » Tel Quel
Avec Abdelsellem Bounouacha, Marcela Moura, Noureddine Denoul
« Fissures » sort en salles le mercredi 6 avril 2011.
Festival National du Film Marocain de Tanger :
Prix de la meilleure première œuvre,
du meilleur montage, du meilleur second rôle masculin
Festival du Film Arabe de Fameck :
Prix de la Presse
Sélection Coup de Cœur au Festival International du Film de Marrakech
Hicham Ayouch
Propos
Genèse Ce film est né d’une urgence, d’un besoin d’expression insoutenable.
J’ai voulu tenter une expérience
cinématographique où la liberté et la capture des émotions étaient ma quête, j’ai voulu tourner la vie. Je n’avais pas
d’argent, je n’avais pas de scénario, mais je savais qu’il fallait que je m’exprime d’une manière ou d’une autre.
J’ai donc
appelé six amis aux quatre coins du Maroc, acteurs ou metteurs en scène et je leur ai fait part de mon projet un peu fou
de tourner un film sans scénario, les six ont accepté.
J’ai parlé de mon projet au Directeur du CCM qui a accepté de me
donner une autorisation étant donné le caractère expérimental du projet.
Tournage C’était très intéressant, toute l’équipe s’est retrouvée à Tanger et pendant deux jours, nous avons
travaillé sur un pré-séquencier, au total, nous avons imaginé une trentaine de séquences sans dialogues, juste avec la
description de la scène.
Puis, l’aventure a commencé, chaque jour, nous inventions l’histoire le matin et nous tournions l’après-midi et la nuit.
C’était une expérience magique, faite de liberté, d’intuitions, d’improvisation, de rencontres, nous étions en permanence
à la recherche de l’émotion.
Le tournage a duré treize jours, il était d’une intensité rare, nous étions en permanence sur le fil du rasoir, nous oscillions
entre rires et larmes. La plupart des scènes ont été tournées en une seule prise, sans répétition, et le plus souvent, je
mêlais les acteurs aux habitants de la ville qui improvisaient naturellement avec nous.
Fiction Le film est une fiction, mais il a été pensé et tourné comme un documentaire, en filmant de cette
manière, débarrassé de tout artifice, je voulais aller le plus loin possible dans ma quête d’un cinéma différent.
J’ai donc tourné sans donner d’importance aux éléments qui composent un film classique, costumes, raccords,
maquillage, mouvements de caméra, l’essentiel était d’essayer de capturer l’émotion.
En tournant FISSURES j’ai
également voulu montrer un Maroc différent, un Maroc où l’on boit de l’alcool, un Maroc où l’on fait l’amour, un Maroc où
l’on vit librement et j’ai utilisé une liberté cinématographique pour essayer de retranscrire au mieux cette réalité.
Nouvelle vague FISSURES est un film différent qui essaye de chercher d’autres voies d’expression,
les fenêtres d’exposition sont rares pour ce type de projet.
C’est un film fragile qui comporte des faiblesses, mais ce sont ces faiblesses et cette prise de risque qui lui confèrent
également toute sa force.
Ce type de cinéma indépendant a déjà été pratiqué en Europe avec la « Nouvelle Vague » ou « Dogma », également
aux Etats-Unis avec des réalisateurs comme Cassavetes, mais au Maroc, je pense que cette expérience est la première
du genre.