Jeudi 10 février aux 3 Luxembourg (67, rue Monsieur le Prince 75007 Paris), à 21h
Projection de « Nos lieux interdits », un film de Leïla Killani (2008)
En partenariat avec l’association Le manifeste des libertés
Le débat qui suivra sera animé par Mouloud Mimoun avec la participation de la réalisatrice et de Tewfik Allal, coordonaieur du Manifeste.
Quelques années après l’indépendance et durant quatre décennies au Maroc, la torture et la disparition forcée ont été érigées en procédé. La quasi-totalité des personnes qui ont été arrêtées et poursuivies pour leur opinion ou dans des affaires à caractère politique ont été victimes de torture physique ou morale durant la garde-à-vue.
Avec l’accord du roi Mohamed VI, une Instance a été mise en place en 2004 par des défenseurs des droits humains : « Équité et Réconciliation ». Son objectif est d’enquêter sur la disparition et l’incarcération arbitraires de milliers d’opposants et d’indemniser leurs familles.
« Nos lieux interdits » est un documentaire de la Marocaine Leïla Kilani relatant les travaux de l’instance « Équité et Réconciliation ».
La jeune réalisatrice accompagne, durant trois ans, quatre familles en quête de vérité à propos de certains de leurs membres disparus ou emprisonnés.
L’enjeu du film est de faire exister des gens qui ont été effacés politiquement au point de disparaître au sein de leurs familles ».
Si les travaux de l’instance « Équité et Réconciliation » ont suscité une fervente attente, ils donnèrent lieu aussi à des réserves, voire à une franche hostilité.
Sans s’immiscer dans la polémique, Leïla Kilani a choisi de donner à voir un vécu, nous invitant en même temps à réfléchir sur la possibilité et l’impossibilité de la représentation d’une certaine violence de l’État, et sur les conditions de son dépassement pour faire advenir l’Etat de droit et la démocratie.