Jeudi 5 juillet, aux 3 Luxembourg
à 16h30
R.A.S. de Yves Boisset (1973 - 113’) - Thème : Résistance française à la guerre d’Algérie
1956. Pendant la guerre d’Algérie. March, Charpentier et Dax, réservistes, se retrouvent dans un bataillon disciplinaire et sont pris dans des engrenages : ceux de la guerre, de la torture et de la mort.
Le financement du film a été bloqué à trois reprises, des bobines ont disparu, obligeant l’équipe à retourner les scènes de tortures, sans parler des coupes exigées pour la sortie du film.
à 18h30
La Guerre sans nom de Bertrand Tavernier (1992 - 235’) - Thème : Résistance française à la guerre d’Algérie
Entre 1954 et 1962, près de trois millions de jeunes français de métropole participent en Algérie aux « opérations de maintien de l’ordre », appellation destinée à masquer un conflit dont les traumatismes ont été depuis en grande partie refoulés. Tavernier et Rotman donnent aux anciens appelés l’occasion de s’exprimer pour la première fois. Ouvriers, paysans, commerçants ou cadres.
Un « Chagrin et la pitié » sur la guerre d’Algérie. Des témoignages bouleversants, comme celui de ce fils d’émigrés italiens, le père mort dans un accident du travail, qui écrit des lettres arrangées pour que sa mère illettrée ne s’inquiète pas, laquelle a toujours su comprendre entre les lignes … elle meurt avant le retour de son fils. Les dernières images se terminent à l’hôpital psychiatrique de Grenoble
Pour en savoir plus, rendez-vous sur lapage consacrée à la programmation aux 3 Luxembourg
Vendredi 6 juillet aux 3 Luxembourg - Dominante : Les pieds-noirs et la guerre d’Algérie
à 16h30
Ils ont rejoint le Front (2011 - 61’) et Ils ont choisi l’Algérie (2007 - 55’) de Jean Asselmeyer
Ils étaient prêtres, militants communistes, étudiants ou intellectuels progressistes et ils ont choisis de rester vivre dans un pays qu’ils considèrent comme le leur.
Annie Steiner, Felix Colozzi, Pierre Chaulet et Roberto Muniz nous expliquent ce qui les a amenés à se solidariser avec le combat des faibles, des humiliés et à risquer leur liberté et leur vie. Ces quatre grands témoins qui vivent toujours en Algérie, nous montrent ce qu’a été réellement cette colonisation, qu’ils ont, eux, perçue comme l’oppression d’un peuple par un autre.
à 19 heures
Certaines nouvelles de Jacques Davila (1979 - 97’)
En 1961, Pierre, étudiant à Paris, passe ses vacances chez sa mère, Hélène, et son beau-père, Jean, qui sont enseignants en Algérie.
Située aux alentours d’Oran, leur maison, qui jouxte celle de Mayette et de son ami Georges, donne sur la plage.
En toile de fond, la fin de la guerre d’Algérie, les troubles et les attentats menés par l’O.A.S. menacent le pays.
Malgré leurs divergences d’opinions sur les événements politiques (Jean, aux idées libérales, et Georges, proche de l’O.A.S.), les deux familles tentent de préserver leur vie quotidienne, les plaisirs de la plage, la fête que l’on prépare pour l’anniversaire de Mayette.
à 21 heures
Algérie 1962, l’été où ma famille a disparu de Hélène Cohen (2010 - 90’)
Mon père est mort. Sur sa plaque tombale, je découvre quatre noms que je vois pour la première fois : Yvonne Cohen, Mimoun Cohen, Colette Sicsic, Jean-Jacques Sicsic. Respectivement : ma grand-mère, mon grand-père, ma tante, mon oncle. Sous les noms, cette inscription : « disparus en Algérie en juin 1962 ».
Qu’est-ce que ça veut dire, disparus ?
Que leur est-il arrivé ? Qu’ont-ils fait pour mériter ce silence qui a fait disparaître jusqu’à leurs noms de la mémoire de leurs descendants ? Pourquoi mon père m’a-t-il tenue à l’écart jusqu’à faire de moi une étrangère à ma propre histoire ? Pourquoi s’est-il enfermé, sa vie durant, dans un silence têtu ?
A la suite de la séance est organisé un débat avec Valérie Morin et Hélène Cohen.
Valérie Esclangon-Morin est docteur en histoire et a travaillé sur l’histoire des rapatriements d’Afrique du Nord et de toute la politique d’intégration mise en place par les pouvoirs publics français à l’égard des rapatriés et sur les enjeux politiques et mémoriels que génère cette communauté en France.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur : http://maghrebdesfilms.fr/MdF-en-juin-juillet-a-La-clef-et
On a vu jeudi 4 juillet Les Réfugies de Cécile Decurgis (1957 – 22’) et Les Folles années du Twist de Mahmoud Zemouri (1983 - 90’)
Commentaires
Le documentaire Les Réfugiés de Cécile Decugis est saisissant. Des images de colonnes d’Algériens traversant la frontière algéro-tunisienne, expulsés de leurs villages, fuyant les exactions de l’armée française, des visages de femmes et d’enfants, des petits corps dont on ne voit plus que les os, leur installation en Tunisie avec l’aide des Croissant rouge d’Algérie et de Tunisie dans des villages de tentes, etc.
Je suis dubitatif sur le film de fin de soirée Les Folles années du Twist de Mahmoud Zemouri.
Certes un scénario aurait été intéressant : deux jeunes, étrangers à la politique et à la guerre de libération, ont envie de danser, draguer, tout simplement de vivre, sont finalement obligés de prendre parti, etc.
Mais ce n’est pas ce scénario. Ce sont deux « charlots » sans consistance aucune, des petits voleurs d’orange incapables d’échapper aux gardiens des domaines. Leur seule intelligence c’est de comprendre rapidement qu’à la fin, il leur faudra se trouver la preuve qu’ils ont été ancien maquisard, mais ils n’y arriveront pas. Et leur environnement est du même style.
Ce comique laisse un goût amer.
Ce qui est très intéressant, c’est qu’un tel film ait pu être tourné et projeté en 1983 en Algérie, tournant en dérision l’idée de « tout un peuple uni » mobilisé pour sa libération !
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