« Fissures » de Hicham Ayouch en salle depuis le mercredi 6 avril
A Paris il est projeté aux 3 Luxembourg (67, rue Monsieur le Prince 75007 - 14h05, 15h40, 17h15, 18h50, 20h25, 22h)
Revue de presse
« Jules et Jim version trash »
Jeune Afrique
« Un film rebelle symbole de la nouvelle vague arabe »
Tel Quel
« Urgence. Hicham Ayouch emprunte à la Nouvelle Vague et met en scène
la dérive existentielle d’un trio rebelle au Maroc.
L’accroche d’abord prévue à cet article voulait dire que Fissures est un film qui tombe à pic. Or il ne tombe pas, au contraire : il se lève. Et il se lève à pic, en effet. Il nous vient du Maroc, un pays où la vague des révolutions arabes est pour l’instant amortie, ce qui ne l’empêchera pas de s’infiltrer et s’exprimer sous d’autres formes.
Ce n’est pas un film militant, ni même directement politique, mais c’est assurément un film de libération, dont notre perception est fatalement éclairée par l’éclatante lumière de l’actualité arabe. Une libération qui concerne trois personnages, deux hommes et une femme : Abdelsellem qui sort de taule, son
meilleur ami Noureddine et la Brésilienne Marcela, en dérive existentielle à Tanger, comme une Jane Bowles destroy du XXIe siècle.
Ce ne sont pas de jeunes moineaux mais, au contraire, des adultes bien sonnés et c’est une première bonne surprise de ce film pourtant jeune : il ne joue sur aucun narcissisme ou séduction de la « jeunesse », n’instrumentalise jamais celle-ci en métaphore de tout un pays, mais lui fait tout de même une
large place autour de son trio de tête.
Ensemble, ces trois-là vont picoler, danser, s’engueuler, s’embrasser, beaucoup rire, vivre. Ils forment un triangle par nature subversif et infernal, pour lequel la société n’a prévu aucune case. Ils ne tiennent donc que les uns par les autres et leur réunion est aussi la condition d’une synergie : plus ils sont proches, plus ils
sont forts et heureux et mieux ils résistent à la pression sociale alentour.
Tout ceci ne s’exprime pas directement dans leurs mots, mais dans les faits et dans la mise en scène de Hicham Ayouch, dont c’est la première fiction.
Ses partis pris convergent sous un même mot d’ordre de liberté : improvisation, scénario in progress, tournage à l’arraché, légèreté totale des dispositifs, place aux rencontres et à l’intuition.
Cela a valu à Fissures sa réputation d’enfant de la Nouvelle Vague. Plutôt qu’A bout de souffle, auquel il a été comparé, c’est davantage au Rivette expérimental des seventies qu’il fait souvent songer, entre « Noroît » et
« Out 1 », avec une nette touche à la Cassavetes. Les qualités du film, nombreuses et évidentes, ne l’immunisent pas contre une fragilité d’ensemble, mais celle-ci se justifie aussi d’une place naturelle : un tel projet est par
définition délicat et Ayouch ne cherche jamais à masquer cette tendreté.
Parmi les réussites les plus vivaces, on trouvera dans Fissures ce parfum et ce battement devenus très rares dans la vraie vie comme au cinéma : une ville, une putain de ville, comme il n’en existe presque plus en Europe. Il y a comme une intégrité cinétique surpuissante de Tanger avec laquelle le cinéaste fait corps et où le film nous immerge, un peu comme Alain Tanner le fit pour Lisbonne avec « Dans la ville blanche ».
Balades nocturnes, créatures de tous poils, ivresses… La révolte des héros de Fissures leur est commune, mais les racines profondes de leur mutinerie sensuelle et sentimentale sont individuelles, chacun ayant les sens
insurgés dans son malheur. Leur union est un antidote à ce malheur. A la fin, sur une plage, après une nuit toute en transes gnawas, se lève un vent à décorner les bœufs. De ceux qui annoncent qu’ils vont tout balayer.
Olivier Séguret - Libération
« Dans un Tanger interlope, trois êtres éprouvés par lavie se croisent, s’attirent et se déchirent. Ce triangle
amoureux sert de fil conducteur au film. L’écriture est
parfois maladroite, mais la mise en scène qui puise
dans la folie désespérée et le penchant pour
l’autodestruction de ses personnages a du punch. »
TelelObs
« A Tanger, un sexagénaire tout juste sorti de prison est hébergé par un ami
architecte. Ils tombent tous deux sous le feu de la passion que leur inspire une
Brésilienne, artiste peintre, rencontrée dans la rue….Une dérive dédiée autant à
la liberté de création qu’à la folie charnelle, dans un contexte qui ne s’y prête
guère…. »
Le Monde
« A mi-chemin entre le film de fiction et vidéo art, son premier long métrage
déroule l’errance de deux Marocains et d’une Brésilienne dans Tanger. Mais ce
qui reste, surtout, c’est la ville, à la fois sublime et décrépie, à mille miles des
clichés habituels. »
La Tribune
« …Picole, cris, tessons, hurlements : cette histoire de Hicham Ayouch se
présente comme une romance échevelée glorifiant l’amour fou. Tourné sans
scénario et sur la base d’improvisation, cette réalisation sympathique et
audacieux tient surtout sur les nerfs des interprètes, en roue libre
hystérique… »
Le Canard enchainé
« A Tanger, deux hommes et une femme vivent un trio amoureux destructeur.
Ayouch retrouve la folie de Cassavetes… »
L’Express
« Il serait dommage de passer à côté de cette bouffée de sentiments à fleur de
peau. »
Nova
« Réalisé en treize jours dans la plus grande improvisation, ce film peut être
considéré comme le premier jalon d’une « nouvelle vague » dans le contexte
du cinéma marocain. L’audace de son sujet – cet amour à trois – l’univers
glauque où il se déroule, le distinguent des productions courantes. Premier
long métrage d’Hicham Ayouch, FISSURES fut primé dans divers festivals. »
L’Officiel des spectacles
« A Tanger, Abdelsellem sort de prison et s’installe chez son ami Noureddine.
Une artiste-peintre brésilienne, Marcela, excentrique et suicidaire, se glisse au
beau milieu de leur amitié. Trois personnages perdus : un film basé sur
l’improvisation de ses acteurs, précurseur d’un nouveau cinéma marocain. »
Pariscop