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Lila de Derdeba (La) - Nuit de la possession (La)

Synopsis

Une nuit de transe filmée dans une famille Gnawa à Essaouira au Maroc. Pour la première fois, tout le cérémonial musical et thérapeutique Gnawa est filmé, depuis l’achat des animaux, le sacrifice, la partie profane et ses danses, la partie sacrée qui convoque les esprits des Djin et des Mlouk aux sons des tambours, et les chants et le gembri qui guident la transe jusqu’au lever du soleil.
Avec Mahmoud Guinea, un des plus grands Maâlmin Gnawa du Maroc et se femme Malika la moqadma ; voyante et thérapeute.

Thèmes : Musique , Art, patrimoine et culture , Gnawa

Réalisateur(s) : Cassenti, Frank

Pays de production : France

Type : Long métrage

Genre : Documentaire

Edition du festival : Maghreb des Films automne 2015

Année : 2011

Durée : 90’

Scénario :  Frank Cassenti

Image :  Frank Cassenti, Jérémie Clément

Son :  Bruno Charrier

Montage :  Sylvain Piot

Production :  Oléo Films

Extrait

Les Gnaouas sont des descendants d’esclaves d’Afrique subsaharienne qui ont conservé les chants et les rites divinatoires des cérémonies de possession qu’ils
pratiquent au cours d’une longue nuit ritualisée : « La Lila de Derdeba ». Au cours de la cérémonie, où la musique se joue jusqu’au bout de la nuit, le maâlem et la voyante invoquent les entités surnaturelles pour conduire les adeptes vers la libération du corps et de l’esprit par la transe. La musique est à la fois festive et thérapeutique.
De ville en ville, en bus, en taxi, en train, « Gnawa Music » nous conduit à la rencontre des Gnaoua dans leur intimité familiale pour nous faire aimer une confrérie d’hommes et de femmes longtemps diabolisée du fait de ses relations avec les entités invisibles.
Le film va jusqu’au coeur même des cérémonies de transe pour nous conduire corps et âme au-delà de la musique et nous faire partager la splendeur d’un message universel qui a traversé le temps pour célébrer la vie et donner de la joie.


Note de l’auteur
Aussi loin que je remonte dans la mémoire de mon enfance au Maroc, c’est le tambour que j’entends, le tambour qui palpite et qui m’appelle, le tambour des Gnaouas.
Cette musique me bouleverse chaque fois que sous mes fenêtres s’arrêtent ces hommes noirs, immenses, surgis de nulle part et qui semblent passer leur vie à danser.
Le rythme me traverse et me sidère. Je suis pris par la lancinance métallique des crotales. Les visages de ces géants inondés de plaisir me fascinent. J’entends les rires et les chants dans une langue qui m’est inconnue mais que je comprends intimement. Tout me parle et je reste subjugué par la beauté de cette histoire que ces hommes me racontent et qui laisse en moi des traces invisibles mais ineffaçables.
Aujourd’hui ce souvenir est toujours là, vivant au fond de moi comme un secret qui bat et m’interroge.
Je pars à la rencontre d’une musique chargée d’une histoire douloureuse qui s’origine en Afrique il y a plusieurs siècles quand des hommes et des femmes, arrachés à leurs village, sont emmenés nus, de force, avec comme seul bagage les rythmes et les chants de leur rituels, enfouis au plus profond de leur âme ; un rituel magique qui fait appel aux entités invisibles, aux esprits des Djins et les Mlouks qui les protège et va leur permettre de survivre, pour traverser le temps et l’espace.