Titre original : Lmuja (الموجة)
Année : 2015
Durée : 37’
Scénario : Omar Belkacemi
Image : Tarek Sami
Montage : Caroline Beuret
Production : Omar Belkacemi
Avec : Abdenour Aoudia, Hocine ait Hatrit, Latifa Aissat
Dans mon film, sans pour autant zapper la violence du terrorisme islamiste que j’ai vécue au demeurant dans le plus profond de ma chair, car j’étais dans le feu de l’action au sein de l’ANP en tant qu’appelé au service militaire, je lève le voile sur le drame économique de cette période qui est presque passée inaperçue, tant les médias n’en rendaient pas compte ou pas suffisamment ni à l’époque ni de nos jours…On a détruit le tissu industriel et à la place, nous avons droit à une mafia compradore qui se complaît dans l’import-import. Résultat : chômage, précarité, suicides massifs, cas psychiatriques et j’en passe ! Omar Belkacemi
Extrait de propos recueillis par Mohand Hamed-Khodja (El Watan)
Lmuja est un cri de colère contre le diktat des institutions financières internationales, FMI en tête, et de leurs vassaux compradores. Loin d’être une fiction, le film s’inspire du vécu amer de millions de familles algériennes subissant de plein fouet les assauts de la déferlante libérale.
Au-delà de l’oppression exercée par la classe dominante, le court métrage traite aussi de l’hypocrisie qu’on peut déceler chez certains militants qui se disent de gauche ou démocrates. Transparaît tout le paradoxe entre un discours faussement radical au chaud des tablées amusées entre « camarades » et la tiédeur affligeante de l’action politique réellement émancipatrice. Pris au vif lors d’un débat à bâtons rompus, les protagonistes sont forts en analyses.
Le sont-ils dès qu’il s’agit d’aller à la rencontre d’un travailleur licencié, en lutte, ou d’un chômeur en détresse ? Certainement pas. « Cela me révolte que le discours de gauche reste confiné dans des espaces clos. L’extérieur est déserté et par les militants et par les intellectuels et par ce qu’on appelle l’opposition démocrate », accuse Omar Belkacemi.
Lmuja traite aussi de la condition de la femme et c’est, là aussi, l’occasion pour le réalisateur de mettre le doigt sur un autre trait de l’hypocrisie à l’algérienne. « On peut y voir par exemple comment un homme peut s’aplaventrir devant l’adversité à l’extérieur du domicile familial, mais qui en aucun cas permettrait que l’on remette en cause sa virilité une fois devant sa femme. »
Festivals
Festival International du Court Métrage de Clermont Ferrant, 2016
Festival Oberhausen (Allemagne), 2016
Festival Tarifa (Espagne), 2016
Festival international du cinéma méditerranéen (Tétouan, Maroc), 2016
Journée Cinématographique de Carthage, 2015, Tanit de bronze
Festival maghrébin du film (Oujda, Maroc), Meilleur scénario