Année : 2013
Durée : 77’
Scénario : Narimane Mari
Image : Nasser Medjkane
Montage : Caroline Detournay, Anita Roth, Narimane Mari
Production : Allers Retours Films
Productions Déléguées : Centrale Électrique, andolfi
Contact
Narimane Mari
Allers Retours Films (Alger)
narimanemari(@)gmail.com
Avec : Adlane Aïssani, Amir Nourine, Bilal Azil, Chems-Eddine Boudjema, Feyçal Ould Larbi, Ghania Aïssani, Housseim Eddine Chatouani, Haïtem Hala, Kawtar Bakir, Madjid Bouabdellah, Mounir Laïb, Mohamed Brahimi, Nassim Brahimi, Nedjmeddine Benarafa, Rehab Bakir, Rabah Issam Hadj Aïssa, Yacine Bennour, Samy Bouhouche, Michel Haas, Narimane Mari, Olivier Luce, Zahra Laïb
On a répété deux ou trois heures presque tous les jours pendant deux mois. La ville avait mis un théâtre à notre disposition. Pendant que l’un jouait, les autres regardaient, mais se moquaient aussi, riaient et les déconcentraient. C’était drôle et dur pour tout le monde. Mais tout le monde s’est aperçu très vite aussi qui faisait le meilleur jeu. Les rôles se sont répartis comme ça, sans jalousie, sans injustice. Ils se laissaient alors la place. Petit à petit, on est sorti dans les décors, et c’est surtout là que les choses se sont développées. Mais j’ai tenu à la théorie, à ce qu’ils apprennent le sujet, le contexte. J’ai tenu à faire travailler leur tête avant de jouer avec leur corps. C’est vrai qu’il fallait hurler « ça tourne » pour les canaliser, mais je n’avais pas de porte-voix et la mer est très puissante.
_ Narimane Mari
C’est un film d’une liberté folle, ne doutant aucun instant de son geste, à ce point libéré du doute qu’il n’a besoin de se verrouiller en aucune autre forme que celle d’un théâtre spontané, accueillant les idées les plus fortes et les plus fragiles, dirigées ou improvisées, sans crainte de paraître ici noble et là trivial.
.../...
Antoine Thirion
« Sur une plage d’Algérie, des gamins barbotent, dorment, se chamaillent — puis, soudain, s’en vont en guerre. Ni Sa majesté des Mouches, ni La Guerre des boutons. Narimane Mari, pour son premier long-métrage empli de grâce, filme de près cette mêlée enfantine, au rythme accidenté d’une imagination qui emprunte au grand vrai, à l’Histoire nationale : à la guerre d’indépendance, rien de moins.
Quand le « pour de faux » devient le moteur d’un emballement général, on progresse alors dans un éclat de cris et de paroles en l’air, aux trousses de cette volée d’enfants dont le pas décidé martèle les escaliers, envahit les maisons, et traverse les places de village, avant d’étendre le temps aux dimensions d’un rêve dans une chorégraphie d’ombres guerrières ou une exploration nocturne du cimetière qui annoncent les dangers à venir.
Car Loubia Hamra joue, elle aussi, l’audace d’une inversion. À l’écrasant tragique — la colonisation, la guerre — elle substitue le fragile, à l’image de ces « petits poissons qui n’ont pas de message » flottant dans la Méditerranée, frontière mouvante qui ouvre et clôt le film.
Sérieuse comme dans les jeux d’enfants, l’Histoire est ramenée à la taille sans mesure d’un fantastique théâtre de silhouettes, et d’autant plus grave que l’enfance n’y est pas engloutie, mais surnage, rivale, inaccomplie, libre encore d’un destin écrit. »
Céline Guéno
Téléchargez le dossier de presse, vous pourrez lire l’interview complet de Marimane Mari par Antoine Thirion
Festivals
Festival international du film de Dubai (Emirats arabes unis, 2013)
Rendez-vous du cinéma français à Paris (France, 2015)
Distinctions
Grand Prix de CPH:DOX