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Maudit soit le phosphate (Yalaan bou el phosphate !)

Synopsis

Le 5 janvier 2008, un sit-in organisé par des chômeurs devant le siège de la commune de Redeyef dans le Sud-Ouest de la Tunisie marqua le début d’un mouvement de désobéissance civile qui dura 6 mois.
21 ans après « le coup d’état médical » qui le mit au pouvoir, le général Ben Ali assista à son premier soulèvement populaire.

Thèmes : Société maghrebine

Réalisateur(s) : Tlili, Sami

Pays de production : Tunisie

Type : Long métrage

Genre : Documentaire

Année 2012 / 80’

Scénario Sami Tlili

Image Hatem Nechi, Hazem Berrabah, Adonis Ramadhan

Son Houssem Ksouri

Musique Rabiaa Bouhrizi, Myriam Laabidi

Montage Anis Hammami, Achraf Amri

Production Cinetelefilms et Nomadis

Avec Béchir Abidi, Adel jayyar, Laila Khaled Abidi, Adnan Hajji, Jomaa Hajji, Modhaffar Abidi, Haroun Haleimi

Biographie
Sami Tlili est né en 1985 à Kairouan (Tunisie), il a enseigné à la Faculté des Lettres de Sousse en histoire de l’Art, littérature francophone et cinéma africain.
Ancien membre actif du mouvement des Ciné-Club et de la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs ( FTCA), il a réalisé trois courts métrages avant Maudit Soit le Phosphate qui est son premier long métrage documentaire.
« Ce film interroge la mémoire de la Tunisie profonde à travers une région maudite », a déclaré le réalisateur Sami Tlili,

Extrait d’un article de Par Samantha Ben-Rehouma
« En prenant les évènements tragiques du 5 janvier 2008 comme catalyseur, le jeune réalisateur – tel un Michael Moore dans ’’Roger and Me’’ – explose et nous livre un ’’Il était une fois dans l’Ouest’’ version phosphatée !
…Le vent se lève Sud-Ouest de la Tunisie, Redeyef est l’un des trois plus importants centres miniers de la Compagnie des phosphates et du chemin de fer de Gafsa, qui règne en maître absolu, appuyée par le régime despotique et corrompu de Ben Ali.
Environnement agressé. Santé des populations et ouvriers menacée. Pas de protection, de sécurité, encore moins de contrats... Tous les éléments sont réunis pour miner le moral du travailleur venu à Redeyef pour toute une carrière. Le vent de la colère souffle, attisé par la pauvreté et le chômage de masse.
Un vaste mouvement de protestation se profile à l’horizon. Les travailleurs et les jeunes du bassin minier se mobilisent pour leur dignité, pour des emplois, pour de meilleures conditions de logement, de santé et d’éducation. Ils dénoncent un régime de spoliation, de pillage économique et social. Les grèves se multiplient et s’étendent sur toute la région de Gafsa pour finalement déboucher sur une grève générale d’ampleur nationale.
A l’époque, la répression brutale de cette rébellion – début d’un mouvement de désobéissance civile qui dura 6 mois, soit 21 ans après « le coup d’état médical » qui le mit au pouvoir, Zaba assista à son premier soulèvement populaire – a fait 3 morts. Une dizaine de dirigeants syndicalistes ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Enseignants, agents de la fonction publique (certaines branches), petits commerçants et même les femmes se sont mobilisés au péril de leur vie !

La mémoire dans la peau
« Comment oublier d’où je viens quand mes dents jaunies par le phosphate me le rappellent tous les jours ! » dixit Moudhaffer, qui vit maintenant à Paris mais n’a pas oublié et n’oubliera jamais la torture de ces geôliers. Son père, arrêté lui-aussi, a écrit pour son fils un très beau poème, une ode à la résistance.

Lien pour ITW du réalisateur Sami Tlili http://www.euromedaudiovisuel.net/p.aspx?t=interviews&mid=91&l=fr&did=1256