Auteur et coréalisation Noël Zuric
Production INA/La Sept/arte
Avec la participation du CNC, du FAS et de Média 2
Image Alain Salomon
Son : André Siekiersi, Jea-Jacques Faure, Fransisco Camino, Christophe Heuillard
Montage Jean-Pierre Pruilh et Claire Pinchault
Voix commentaire Jimmy Shumann
Musique She left home de Djamel Benyelles (Decibled)
Remerciement à René Vautier
Durée 58’
Le coup d’Etat qui porte Boudiaf à la tête de l’Algérie en Janvier 1992 est la dernière carte jouée par les autorités, affaiblies par plusieurs années de crise, pour empêcher le FIS, gagnant du premier tour des législatives de décembre 1991, d’acceder au pouvoir. Pour une grande partie du peuple, Boudiaf, exilé depuis 1964 au Maroc, reste le symbole de l’intégrité politique, de la tolérance, de la démocratie. Il est l’un des rares leaders algériens dont l’honneur soit indiscutable. Profondément musulman, il n’a de leçon à recevoir de personne à propos du "Livre saint", qu’il connaît par cœur. Il apparaît comme l’homme providentiel, capable d’apporter une légitimité au coup d’État et de redonner confiance à la population tout en étant acceptable pour les plus modérés des islamistes.
Mais si Mohamed Boudiaf accepte, c’est qu’il a des véritables ambitions pour le pays et un programme de réformes. Les divergences entre le président Boudiaf et les décideurs, comme il les appelle, commence le jour de son retouyr à Alger. Au moment où il va prononcer un discours à la nation, on lui propose de lire un texte déjà préparé. Il refuse et lit finalement son propre discours avec une demi-heure de retard.
Après avoir paré au plus pressé, en réussissant à contenir la déferlante intégriste, Mohamed Boudiaf s’attaque aux rentiers du système FLN, qu’il qualifie de "mafia politico-financière". Les six mois qu’il passe à la tête de l’Etat sont marqués par un bras de fer permanent, qui prend des tournures aiguës sur plusieurs dossiers notamment la lutte contre la corruption, la réforme des institutions (la justice, les douanes), le calendrier électoral mais aussi l’affaire du Sahara occidental. C’est un président privé de tout soutien qui est abattu le 29 janvier 1992 par un des officiers chargés de sa sécurité. À ce jour l’enqête ne révèle aucune information sérieuse. Avec sa disparition, ce sont les espoirs de réforme qui s’écroulent en Algérie : le pays sombre dans le chaos.
Avec les témoignages de l’épouse du défunt Madame Boudiaf, d’Ahmed Djebbar (ancien conseiller de la communication du président), de la journaliste Malika Abdel Aziz, du politologue Ahmed Benaoum, et de l’ex-ministre des droits de l’homme Ali Haroun et de l’Ambassadeur de France à Alger Jean Audibert, aujourd’hui décédé.