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Montagne de Baya (La)

Synopsis

En Kabylie, au début du siècle, un village entier doit fuir l’oppression française. Une femme, Baya, refuse l’affront d’une coutume : un seigneur féodal, meurtrier de son mari, lui offre une bourse de Louis d’or, la ddiya, le prix du sang versé. Sa communauté paysanne voudrait que l’argent serve à payer l’impôt de guerre pour récupérer ses terres.
Baya incarne ainsi l’obstination infatigable d’une certaine forme d’honneur.

Thèmes : Films Imazighen , Société coloniale

Réalisateur(s) : Meddour, Azedine

Pays de production : Algérie

Type : Long métrage

Genre : Fiction

Année 1997 / 110’

Scénario Azzedine Meddour et Jean-Pierre Lliedo

Image Bachir Selami

Musique Amine Kouider et Djouhra Abouda

DistributionCARO-LINE DISTRIBUTION

Avec Djamila Amzal, Abderrahmane Debiane, Ali Ighil Ali, Ouardia Kessi, Kamal Abderrahmane, Youcef Meziani, Nora Aït Abdelmalek, Meziane Chabi, Fodil Hamla, Mohand Oussalem Aït Ali, Dahmane Aidrous, Belaïd Belkacem, Maek Djezzar, Ramdane Idir, Rezak Belhadj, Ali Bouabdellah, Akli Tikobaine, Hamid Robaine, Lynda Hamrrioui, Hayet Tadjer, Samira Abtout

-delà de ce qu’on appelle la permanence berbère, cette capacité à résister en restant fidèle à ses traditions, sa langue et son système de pensée, l’intransigeance de Baya a valeur d’exemple pour tout un peuple : c’est bien à l’Algérie contemporaine que s’adresse Azzedine Meddour dans cette fable située presque un siècle en arrière.

En un puissant écho à la détermination de Baya, les paysans sauront « réveiller la terre » d’une montagne aride en y montant des milliers de fûts de terre fertile et en y construisant un village perché. La Montagne de Baya est ainsi un hymne à la résistance, au courage et à la persévérance. Les rites et les références ancestrales n’y sont pas l’expression d’un folklore mais une exorcisation par le mythe des forces du mal qui ravagent l’être humain. Fille de chef spirituel, Baya lutte pour la survie de valeurs essentielles, au risque d’imposer aux siens de douloureux sacrifices. La presse algérienne ne s’y est pas trompée, qui célèbre dans le film présenté en novembre à Alger un véritable ressourcement.

Sans doute l’émotion jouait-elle aussi son rôle, tant les déboires du tournage ont collé à la triste actualité. Les interruptions perpétuelles pour cause de manque d’argent ou de sécurité et la terrible explosion aux allures d’attentat qui a emporté treize membres de l’équipe auraient pu pousser le réalisateur à l’abandon. Mais tous l’ont soutenu pour terminer le film, accentuant la fusion entre la réalité et la fiction.

C’est ainsi que, comme La Colline oubliée, ce film ne s’impose pas par ses qualités cinématographiques mais par sa nécessité. Son message est loin de nous être inutile ! La ténacité qu’il développe agit comme une bouffée d’oxygène pour retrouver des repères : mémoire, généalogie et mythe restent les marques nécessaires

Olivier Barlet
Commentaire extrait d’Africultures

BioFilmographie
extrait de Africultures

Né en 1947 à Sidi Aich en Algérie.
Azzeddine Meddour est décédé le 16 mai 2000.

Après des études de Lettres françaises à l’université d’Alger, Azzedine MEDDOUR entreprend des études de cinéma à l’école de cinéma de Moscou (VGIK) pendant sept ans. Dès son retour en Algérie, en 1978, il rejoint la RTA, la télévision algérienne, où il réalise de nombreux courts métrages et documentaires, notamment la série sur les luttes de libération dans le monde : Le Colonialisme sans empire (1978).
Puis Azzedine MEDDOUR tourne pour l’E.N.P.A. (Entreprise Nationale de Production Audiovisuelle).
Sa dernière oeuvre est l’épisode Douleur muette, qu’il a réalisée pour le documentaire collectif L’Autre Algérie : regards intérieurs (1998).

Actionnaire de la maison de production Imago Production, il devient en 1993 membre fondateur de R.A.I.S. (Rassemblement des Artistes, Intellectuels et Scientifiques). Il a également été vice-président de l’A.R.P.A. (Association des Réalisateurs Producteurs Algériens).

Filmographie
Les Nouvelles Croisades (1980)
Combien je vous aime (1985)
La légende de Tiklat (1991)
Djurdjura (1992)
Le Chacal doré (1993)
La Montagne de Baya / Djebel Baya (1997).