Année : 2011
Durée : 52’
Scénario : Xavier Van der Stappen et Mathieu Blanchart
Production : Cultures & Communications
Depuis des années je vois la peur contre le terrorisme pousser des pays occidentaux à diaboliser des pays mal connus comme la Mauritanie. Au fil des voyages et des reportages j’ai dû me rendre à une évidence : les Mauritaniens ne sont pas plus dangereux que les Européens ; la criminalité y est moins bien importante que dans n’importe quel pays européen ; la Mauritanie a connu une colonisation bien courte dans le temps, c’est un plaisir de rencontrer des gens pour qui l’étranger est le bienvenu, mais il ne doit pas imposer ses idées ; sans doute le seul pays en Afrique où le camping est pratiqué par une population d’origine nomade, ce qui signifie que le désert n’est pas si dangereux ; diaboliser un pays c’est le pousser à prendre ses distances, c’est donner à sa population l’impression qu’elle appartient à un autre ensemble géographique, humain, politique qu’elle ne connaît pas encore.
Depuis le 11 septembre 2001, le monde a bien changé. Le terrorisme est devenu la pierre de fronde de David face aux armées de Goliath avides de contrôler les ressources naturelles, moteur de l’économie mondiale. Les thèses islamistes font recette car elles fondent les bases d’un monde soumis, écrasé, qui veut se dédouaner d’une domination étrangère qui ne connaît aujourd’hui que la force. Il serait triste de voir tomber dans l’obscurantisme des pays aussi tolérants que la Mauritanie, mise au banc des nations sous prétexte que la région serait le terreau de groupes terroristes qui s’en prennent aux intérêts occidentaux. Gageons qu’on puisse maintenir le dialogue interculturel et prôner une vision plus solidaire entre les peuples aux intérêts divergents. Gageons qu’à l’avenir les ressources naturelles soient valorisées pour le bien de tous. Xavier Van der Stappen
Festivals
Festival Grand Bivouac 2011