Année 1957 / 22’
Biographie
Née en 1934.
Dans les années 1950, Cécile Decugis participe, aux côtés de René Vautier au soutien à la lutte pour l’indépendance algérienne, et réalise en 1957 Les Réfugiés, court métrage sur les déplacements de population vers la Tunisie.
Parallèlement, elle monte les premiers courts et longs métrages de François Truffaut et Jean-Luc Godard.
Le 9 mars 1960, alors qu’elle commençait à travailler avec Truffaut sur Tirez sur le pianiste, Cécile Decugis est arrêtée à Paris. Condamnée à cinq ans de prison, pour avoir loué un appartement à des militants du FLN2, elle passe deux ans à la prison de la Roquette.
À la fin des années 1960, Cécile Decugis devient, pour une quinzaine d’années, la monteuse attitrée d’Éric Rohmer.
Remarques
Les films Réfugiés algériens de Pierre Clément (1958) et Yasmina de Mohamed Lakdar Hamina (1961) traitent également de la question des réfugiés.
Plusieurs courts métrages de René Vautier comportent des séquences montrant des paysans algériens fuyant leurs terres, et des camps de réfugiés (y compris Sakiet Sidi Youssef, filmé juste après le bombardement français)
La question des réfugiés pendant la Guerre d’Algérie est le plus souvent passée sous silence. Quelques chiffres à avoir en mémoire : près de 2 000 "centres de regroupement" en Algérie concernant entre 1 600 000 et 2 500 000 personnes, soit 15 à 25% de la population, plus d’un rural sur trois et environ 1 000 000 réfugiés en Tunisie et au Maroc[4].
Pourquoi ? Après leur cinglante défaite en Indochine (Dien Bien Phu 1954) les stratèges de l’armée française pensaient avoir tout compris à la lecture des Ecrits militaires de Mao Tsé Toung. Une armée révolutionnaire devait être dans le peuple comme un poisson dans l’eau ? Ils décidèrent d’enlever l’eau. Et de créer ces camps dit de regroupement, et d’enfermer l’Algérie avec ce qu’on appelle couramment la ligne Morice, des barbelés électrifiés et minés sur 460 km à la frontière avec la Tunisie et 700 km à la frontière avec le Maroc.