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Sur la planche

Synopsis

« Je ne vole pas, je me rembourse ; je ne me prostitue pas, je m’invite ; je ne mens pas, je suis juste en avance sur la vérité : la mienne. » C’est ainsi que s’exprime début du film, Badia, la meneuse d’un quatuor d’ouvrières qui, la nuit, versent dans la délinquance. L’action se déroule autour du port de Tanger, où survivent, dans un état de tension permanente, des post-adolescentes employées dans un atelier de décorticage des crevettes ou, pour les mieux loties, dans une usine de confection. Badia, qui fait partie des premières, est en permanence à fleur de peau. Subversive, excessive, elle monte coup tordu sur coup tordu pour ne pas renoncer à vivre ses rêves sans entraves.

Thèmes : Société maghrebine

Réalisateur(s) : Kilani, Leila

Pays de production : Maroc

Type : Long métrage

Genre : Fiction

Edition du festival : Maghreb des films octobre 2011

Année 2011 / 106’ 

Scénario Leïla Kilani

Image Eric Devin

Son Philippe Lecoeur, Myriam René

Montage Tina Baz

Musique Wilkimix, Wilfried Blanchart

Production Aurora Films, Charlotte Vincent , INA
Contact : Jane Roger, programmation@epicentrefilms.com

Distribution Epicentre Films

Avec Soufia Issami, Mouna Bahmad, Nouzha Akel, Sara Betioui.

C’est l’histoire de quatre jeunes filles marocaines d’une vingtaine d’années, l’histoire d’une "fraternité" : une jeune bande qui "travaille" et traverse Tanger, de l’aube au crépuscule…

La Planche du titre est multiple, elle est tremplin, plongeoir ou planche à requins. C’est l’histoire d’une "fraternité" en danger, l’histoire d’un quatuor : celle de quatre filles en course, faite d’amour, de choix, de destins fracassés. Elles sont les personnages d’un film noir sous les auspices conflictuels du rêve du mondialisme.

Film choc.
Sursaut de vie, violent et passionné, de 4 jeunes ouvrières, prises dans l’étau infernal du peu d’existence que leur pays leur concède : travail abrutissant, cadences surréalistes, misère, tristesse, aucun espace personnel.
Mais ce sursaut de vie est un cul-de-sac : "Le train n’est train que quand il déraille, la voiture n’est voiture que quand elle se jete contre un arbre, la mer n’est mer que quand elle déborde" dit Badia en décortiquant à l’usine ses kilos de crevettes. Pour être en vie, il faut se fracasser. Et les 4 jeunes courent talonnées par leur désespoir. Aucun danger ne les arrête car "tomber du haut d’un gratte-ciel, ce n’est rien, mais tomber de soi-même, c’est ... !
Et elles revendiquent ardemment le chemin de risques qu’elles ont choisis. "Je ne me prostitue pas, dt encore Badia, je m’invite", sous-entendu : au banquet. Et il le faut coûte que coûte, car sinon la vie ne vaut rien. Et Badia n’en peut tellement plus de cette vie, qu’elle l’extirpe d’elle-même par des séances de toilettage frénétique où elle s’arrache presque la peau. C’est d’ailleurs ce besoin de néttoayage irrépressible qui lui fera perdre in fine son pari désespéré.
L’écriture du film, haletante, saccadée, est à l’image de cette frénésie. Film sombre, où la lumière joue un rôle pervers : les scènes à l’usine sont toutes de blancheur, alors que les courses de survie des jeunes filles se jouent la nuit et sautent d’un trou d’ombre à un autre dans la violence et le son haché des souffles courts.
film saisissant sans concession, rage de vivre à l’état brut, sans issue ...

BioFilmographie

Née en 1970 à Casablanca, Maroc. Elle suit des études d’économie à Paris, obtient un DEA d’Histoire et de Civilisation de la Méditerranée puis prépare une thèse à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
Elle vit aujourd’hui entre Paris et Tanger. Journaliste indépendante depuis 1997, elle s’oriente vers le documentaire à partir de 1999 avec des films très remarqués, Tanger, le rêve des brûleurs (2002), Zadé Moultaka, passages (2002), Nos lieux interdits (2008). Sur la planche, son premier long métrage de fiction, a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2011.