Scénario Nadir Moknèchearticle 54
Année 2004 / 113’
Production Sunday Morning Productions, Need Prods, Arte France cinéma
Avec Lubna Azabal, Biyouna, Nadia Kaci, Jalil Naciri, Waguih Takla, Lounès Tazairt, Aissa Fabien Busetta, Akim Isker, Lynda Harchaoui, Kamel Abdelli…
A propos…
Rares sont les films qui nous font entrer dans l’Histoire. Viva Laldjérie est de ceux-là. Avec ce film, Nadir Moknèche ne nous raconte pas uniquement l’histoire personnelle de quelques individus mais l’histoire d’un pays, d’une ville, en pleine mutation.
Nadir Moknèche est amoureux d’Alger. Comme il l’avoue, ce film est le prétexte pour « filmer la ville, ses habitants, ses architectures, le style Napoléon III, l’Algéroture, l’architecture socialiste, filmer cette ville en amphithéâtre, avec ses escaliers interminables. »
Que Biyouna, l’Algéroise par excellence, qui parle avec l’accent d’Alger et qui a son humour, soit une des protagonistes du film, n’est que justice. Nadir Moknèche est de ces artistes qui aiment montrer la vie dans l’image ; il ne pouvait imaginer montrer une ville sans ses habitants, mus par leurs quêtes, leurs doutes, leurs désirs.
Malgré toute la difficulté de filmer dans une ville où plus aucun tournage n’avait eu lieu depuis la décennie de la violence des années 1990, ou peut-être à cause de cette difficulté, ce film est un témoignage magique de la réalité, ni blanche ni noire, de femmes et d’hommes, de vieux et de jeunes en quête d’identité.
Le film marque une bascule, un moment charnière de l’histoire après la fin de la période de violence. L’Algérie n’est pas encore un pays démocratique mais est sortie des turbulences de violences dans lesquelles elle était plongée jusqu’il y a peu. Le passé de l’Algérie est profondément marqué par la violence, tant la violence des guerres, que celle du déracinement. Le pays a été violenté, la population a été arrachée à sa terre, l’exil et l’immigration ont été le fait de toute la population algérienne. Dans ces conditions, où l’errance est devenue mode de vie, l’être humain porte en lui le passé et sa nostalgie. La culture algéroise est une culture de l’exil.