Yasmina Khadra
Né en 1955 dans une « tribu de poètes » du Sahara algérien, cet enfant de neuf ans est placé par son père dans un collège militaire dont il devient un des matricules et où il noue de solides amitiés avec d’autres cadets. Officier de l’ALN (Armée de libération nationale, liée au Front de libération nationale), son père a été blessé en 1958.
Cet ex-officier de l’armée algérienne « combat la déferlante islamiste qui plonge alors l’Algérie dans un bain de sang ».
Insomniaque, Yasmina Khadra écrit la nuit des romans dont le premier Morituri parait, sous pseudonyme formé des deux prénoms de sa femme., en 1997. Yasmina Khadra crée un personnage de commissaire de police, Brahim Llob, intègre, fidèle à sa femme, à son pays, à ses principes, et macho.
L’Armée algérienne crée un Comité de censure militaire afin de pouvoir lire ses manuscrits. La révélation de sa véritable identité est perçue comme un "affront, un sacrilège".
Yasmina Khadra quitte l’armée en 2000.
Adaptés en 17 langues dans 41 pays, ses livres sont ancrés dans des conflits particulièrement tragiques : prises d’otages au large de la Somalie, etc. "Mon imaginaire s’inspire de la réalité", estime Yasmina Khadra.
Traduit aux Etats-Unis par John Cullen et « soutenu par les plus importants libraires américains et canadiens », Les Hirondelles de Kaboul a été élu Meilleur livre de l’année aux États-Unis par le San Francisco Chronicle et le Christian Sciences Monitor.
En 2011, Yasmina Khadra a été distingué par le Prix Henri Gal récompensant l’ensemble de son œuvre et remis par l’Académie française et l’Institut de France.
Le 12 septembre 2012, sortit le film Ce que le jour doit à la nuit, adapté au cinéma par Alexandre Arcady.
L’auteur ajoute en 2005 : « J’essaye de lever la tête et de comprendre ce qui se passe autour de moi. Je suis très attentif aux chamboulements qui nous gâchent l’existence. Le roman est un excellent outil de vigilance et de compréhension. En 1997, je disais aux Européens : « Ce qui arrive en Algérie va vous arriver à vous ». A l’époque, mes terroristes ressemblaient comme deux gouttes d’eau à ceux qui sévissent aujourd’hui. Ils étaient universitaires, des gens de bonne famille, des citoyens parfaits, beaux. Il a fallu aux Occidentaux le 11 septembre 2001 pour me donner raison. Avant, on était dans la caricature, celle du terroriste avec sa barbe et ses haillons. Puis le terroriste a évolué, mais pas l’idée que s’en font les gens ».