Titre original : Al Ouatar Al Khamiss/ الوتر الخامس
Année : 2010
Durée : 98’
Scénario : Selma Bargach, avec la collaboration de David Kaim, Rachida Saadi et Hassan Benjelloun
Image : Yohann Charrin
Son : Faouzi Thabet
Montage : Marie-Pierre Renaud
Musique : Safy Boutella, Trio Joubran, Oussama Moda
Production : JANAPROD avec le concours du Fonds Francophone (OIF / CIRTEF)
Avec : Hichem Rostom, Khouloud Betioui, Abdellah Chakiri, Ali Esmili, Claire-Hélène Cahen, Mohamed El Khalfi
Quelle place la jeunesse d’hier et celle d’aujourd’hui occupe t elle ? L’intégrisme culturel peut il laisser la place à la création ou la marginaliser ?....Si dans notre culture la jalousie est un fléau, peut elle empêcher un être de s’épanouir dans son art ?
L’artiste dans ses créations met l’expression de sa propre vérité de ce qu’il perçoit de la réalité. Lorsqu’il donne son être entier, il initie des possibilités et des nouvelles voies humaines.
« L’Artiste est l’homme libre par excellence. »
Marcel Gauchet - Extrait de La religion dans la démocratie.
Le film ne cherche pas à véhiculer de message mais parle de tolérance, du respect de la vision du monde de tout un chacun, et de la détermination que l’on peut mettre dans sa vie pour atteindre ses objectifs. Le film traite, entre autres, du thème du statut et du métier de l’artiste et de la situation des jeunes en marge de la société. D’autres thèmes sous-jacents comme la solitude, l’angoisse, la mort conduisent le thème majeur.
Si vous voulez défendre ce en quoi vous croyiez, défendre ce qui est essentiel pour vous, alors il faut agir...
Ce film ne dit pas seulement : « Laissez-moi m’exprimez comme je le ressens, laissez moi faire la musique que j’aime » mais « Respectez ma vision du monde ».
On parle d’une personne, est ce dont elle a envie au plus profond d’elle-même, ça dépasse tout se qui se passe autour d’elle et même de ses sentiments envers ce qu’elle reçoit de ceux qu’elle aime. Cette histoire aurait pu se passer n’importe où, n’importe quand, parce qu’elle parle de solitude, de sacrifices et de rêves ...de choses qui nous définissent tous en tant qu’être.
Je n’ai rien voulu imposer. Chacun peut prendre le parti qu’il veut. Je ne cherche pas à décréter ou est le bien du mal. Le but était de raconter l’histoire d’un jeune musicien qui se déroule entre deux époques : en 1999, puis en 2010 à la fin du film.
Dans ce conte contemporain musical, la musique fait figure de personnage à part entière. Elle se développe et subit les mêmes épreuves que le protagoniste. Elle se décline, prend différentes voies jusqu’à trouver la sienne, se brise ou se répète, se renouvelle ou s’amplifie, ... Elle est l’ombre du protagoniste, et devient sa lumière pour se terminer en notes d’espoir.
L’apprentissage que traverse Malek est difficile. Il devra partir pour trouver sa propre voie et le chemin vers lui-même. Loin des idées toutes faites et des fausses valeurs, il comprendra que la 5ème corde c’est aussi la recherche de soi dans son acceptation. Il devra accepter le temps du doute et de la recherche, respecter la générosité, les dons que la vie nous offre mais aussi les adversités et les obstacles. Cette histoire traite de l’originalité du chemin artistique de Malek et de sa similitude avec la destinée d’un musicien virtuose de luth, Ziryab, qui inventa en 822 une 5ème corde à son luth pour innover une musique traditionnelle. Malek comme Ziryab défie la norme et son génie sera de rajouter d’autres instruments au luth pour composer une musique étonnante. Comme la plupart des jeunes de sa génération désillusionnés par un quotidien ardu, Malek n’a pas perdu son humanité et sa capacité à s’émouvoir et à créer. Sa traversée du désert est un voyage initiatique où il se découvre en même temps qu’il rencontre son élue. Malek et son amie cherchent la dignité et leur place dans le monde. La dernière note sera faite d’espoir : le musicien et sa musique, c’est aussi l’aspiration d’une nouvelle mélodie, d’une nouvelle façon de voir une culture enracinée depuis des siècles, un regard qui cherche la tolérance.
Il n’a jamais été facile de vivre de son art, surtout lorsqu’on se veut novateur et si la recherche de la beauté et des formes nouvelles vous conduit à braver les conventions, à proclamer la liberté de créer selon son cœur, et à faire de l’insoumission une vertu. Selma Bargach
Festivals et distinctions
Arab Film Festival, 2011 (Outstanding Feature Film)
Festival du cinéma africain de Khouribga 2011, Maroc (Prix du jury)
Festival National du Film Marocain 2011, Tanger, Maroc (Prix du Meilleur Son et Mention Spéciale du Jury)