Année : 2015
Durée : 90’
Scénario : Keira Maameri
Montage : Hélène Ametis
Musique originale : Clément Tery
Production : Derniers de la classe
Avec : Berthet-One, Rachid Santaki, El Diablo …
Pour son 4e documentaire, l’envie est de faire entendre des mots d’auteurs, de rencontrer cette nouvelle vague littéraire hétéroclite, qu’on dit urbaine pour définir sa modernité, sa langue traficotée à partir d’une oralité contemporaine née dans les banlieues : une plongée dans l’oued culturel.
Écrire c’est aussi exister pour une grande partie de celles et ceux qui ont choisi de faire littérature. « Autrefois la bohème exprimait une distanciation consciente et voulue par rapport à la société bourgeoise, comme la marque du positionnement d’avant-garde recherché dans le champ littéraire. Aujourd’hui dans la littérature urbaine au contraire, s’enracine dans une exclusion sociale et culturelle imposée, qui se reflète dans un positionnement marginalisé dans le champ littéraire. » Kenneth Olsson, Le discours beur comme positionnement littéraire, Stockholm 2011.
Je me trouve donc à l’origine avec ce sujet : la littérature urbaine. Je crois au début qu’il s’agit de faire acte militant. Faire entrer dans le cercle codé de la culture française une dite « sous couche » sociologiquement séparée par une membrane fragilisée par un tir de préjugés d’un côté et une arrogance indépendantiste de l’autre. A l’origine du projet je me trouve en équilibre sur ce fil. L’avantage avec le fait de ne pas avoir d’argent pour lancer ses projets c’est que l’on est contraint d’attendre et que les projets mûrissent et s’enrichissent de l’inertie subie. Non pas que l’urgence se tarisse mais disons qu’elle se colore et qu’elle se hisse parfois empruntant des échelles de secours qui mènent à d’autres étages de réflexion. La pensée s’aiguise absorbant les expériences de vie...
Extrait d’un articleréalisé par Claire Diao
Face à sa caméra, Faïza Guène (Kiffe Kiffe demain, Du rêve pour les oufs…), Berthet One (L’évasion, Vive la Liberthet), Rachid Santaki (La Petite Cité dans la prairie, Les anges s’habillent en caillera…), El Diablo (Les Lascars, La rage de vaincre…) et Rachid Djaïdani (Boumkoeur, Mon nerf…) racontent leur parcours, leur amour pour la littérature, leur succès et le rapport aux étiquettes (“banlieue”, “urbain”…) qu’on essaye de leur coller.
“On ne les voit jamais en tant qu’auteurs, ils sont toujours ramenés à la banlieue”, affirme Maameri qui souhaitait, avec ce projet, se pencher sur la littérature et se détacher de l’étiquette “réalisatrice hip-hop” qu’on lui accolait.
Festivals
Festival International de Films de la Diaspora Africaine (FIFDA 2016), Paris, France _ 2016
East Block Party #06, Metz, France _ 2015