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Hommage à Izza Genini

10 lettres : Avant-premières en ouverture et en clôture ; Inédits ; Spécial Tunisie ; Hommage à Selma Baccar ; Hommage à Nacer Khemir ; Célébration et hommage aux victimes du massacre du 17 octobre 1961 ; Hommage à Izza Genini ; Hommage à Moumen Smihi ; Vues du Web ; Le Maghreb des films en banlieue parisienne et en province

Rappel des dates : du 16 au 25 octobre à Paris (Les 3 Luxembourg, Forum des images, Institut du Monde Arabe), à partir du 16 octobre en banlieue parisienne et en province (voir la page réseau) La grille horaire sera précisée ultérieurement.

LETTRE DU 19 SEPTEMBRE 2011

6 séances en hommage à Izza Genini

Incroyable richesse et diversité de la musique marocaine, qui va des Berbères aux Gnaouas en passant par les Soufis, les Andalous, la Aïta des Cheikhates, le chant sépharade, etc.
Izza Genini s’est consacrée à mettre en valeur par le film le patrimoine musical marocain.

Izza GeniniNé en 1960 à Casablanca, elle suit ses parents qui émigrent en France pour rejoindre leurs autres enfants partis quelques années auparavant. A Paris commence une nouvelle vie pour cette famille mais Izza la petite dernière décidera un jour de redécouvrir le Maroc qu’elle a laissé derrière elle. Naîtra alors une collection de films qui mettent en exergue tout l’intérêt qu’elle lui porte.

Son intérêt pour la musique du groupe musical marocain Nass El Ghiwane, l’amène à encourager Ahmed El Maânouni à en filmer les concerts.
Cela donnera Transes, en 1981, film emblématique dont Martin Scorsese dit qu’il a influencé son travail, pour « La Dernière Tentation du Christ ».
“Un soir, vers 2 heures ou 3 heures du matin commence à la télévision un film intitulé Transes. Ils l’ont passé plusieurs fois. J’ai tout de suite été fasciné par la musique, mais aussi par la façon dont était conçu ce documentaire. En plus d’avoir un effet particulier sur le public, il s’agissait d’un véritable portrait sur le Maroc. Elle devient une source d’inspiration pour mon film suivant La Dernière Tentation du Christ”, dixit Martin Scorcese lui-même.

Depuis, Izza Genini, devenue productrice et réalisatrice, a tourné une douzaine de films, composant un véritable itinéraire musical qu’elle résume pour Le Maghreb des films en 6 séances :

Soirée d’ouverture
- « Transes », de Ahmed El Maanouni, produit par Izza Génini (1981 - 90’)
Dès les années 70, le Maroc a connu, grâce à cinq musiciens formés à l’école de la rue et décidés à rompre avec les "langueurs orientales" envahissantes, une explosion musicale qui devait être pour les jeunes le cri de leurs désirs, de leurs frustrations et de leur révolte.
L’itinéraire géographique et culturel de ce groupe, Nass El Ghiwane. À travers leurs chansons, le film aborde les thèmes sociaux traditionnels (le thé ou l’échange, le feu ou la souffrance, l’eau ou la sécheresse des cœurs), mais aussi les grandes questions contemporaines (le temps, l’histoire, le rire, l’espoir).

Maroc en musiques : du Nord au Sud
- « Des Luths et délices » (1988 - 26’) Des Luths et Délices
Nord du Maroc, la ville de Tétouan surnommée "Fille de Grenade". Abdelsadek Chekara et son orchestre y interprètent le répertoire classique des noubas, suites musicales aux accents de flamenco héritées de l’Andalousie si proche.
Tétouan perpétue le souvenir de l’Age d’Or qui fut celui de l’Espagne tolérante où chrétiens, juifs et musulmans vivaient dans la convivialité exprimée en particulier par la musique.
Abdelsadek Chekara innove en jetant un pont entre la musique classique, le flamenco et le chaabi, la musique populaire.

- « Aïta » (1988 - 26’) Aïta
Interprétée par les cheikhate, (des musiciennes itinérantes), la aïta est le cri qui devient chant, chant qui devient appel : appel à la mémoire, appel à témoin de la douleur, appel au dépassement de soi, la aïta est aussi un cri d’amour et d’espérance.
Face à l’océan Atlantique, au sud d’El Jadida, le Moussem de Moulay Abdallah est le lieu d’expression idéal de la aïta.
Fatna Bent El Hocine, une des cheikhates les plus célèbres du pays, s’y produit chaque année avec sa troupe Oulad Aguida pour le bonheur des cavaliers de la fantasia et celui d’un public passionné.

- « Rythmes de Marrakech » (1988 - 26’)
A Marrakech, les tambourineurs de la deqqa dirigés par le mythique « Baba », les femmes percussionnistes des houara, les musiciennes de aïta et les mwazniya, violonistes-danseurs, participent tous au tempo de la ville.

Maroc en musiques : du côté de l’Atlas
- « Vibrations en Haut-Atlas » (2004 - 26’)
Dans le Haut Atlas, une piste conduit à la vallée de Aït Bouguemez.
La musique est l’émanation naturelle et spontanée de cet univers primordial : les chants des femmes en polyphonie aigüe, en youyous ou en ritournelles accompagnent chacune de leurs actions. La flûte et le tambourin sont les seuls instruments que les hommes pratiquent, en particulier lorsque le soir venu les villageois se retrouvent pour danser Adersi, la danse qui rappelle la ronde cosmique.
- « Nuptiales en Haut-Atlas » (2004 - 26’) Nuptiales en Haut-Atlas
Dans le Moyen Atlas, autour de Khénifra, les tribus Zayane et Ichker se réunissent pour la représentation de la noce mythique de Asli et Taslit, le Fiancé et le Fiancée, devant les immenses tentes berbères au rythme des dizaines de bendirs.
- « Malhoune » (1989 - 26’)
_ Le malhoune signifie "poésie dialectale chantée".
A Meknès, Hajj Houceine Toulali, maître incontesté de ce genre musical nous révèle les subtilités de cette langue millénaire et savoureuse.

Maroc en musiques : musiques sacrées
- « Louanges » (19888 -26’)
Entre Volubilis et Meknès, le sanctuaire de Moulay Idriss Ier est le théâtre d’un des plus importants pèlerinages du Maroc. Pendant huit jours, au son des tambours et des hautbois, confréries soufi et simples pèlerins défilent sur des rythmes lancinants, en quête de bénédictions et de transes libératrices.
- « Cantiques Brodés » (1989 -26’)
La rencontre exceptionnelle à Paris des deux maîtres de musique arabo-andalouse, le rabbin Haïm Louk et maître Abdelsadek Chekara, montre à l’évidence comment juifs et musulmans marocains ont préservé avec ferveur les trésors de leur patrimoine musical commun.
Hérité de l’Andalousie à son Âge d’Or, le matruz justifie les entrelacs d’une "broderie".

- « Chants pour un shabbat » (1989 - 26’)
Réunis à Paris, autour du rabbin Haïm Louk, les cantors Malkiel Benamara, Albert Bouadanah, Gad Benchabat, Elie Tordjman et Salomon Nahmias, tous originaires du Maroc, entonnent des chants sacrés du Shabbat et ceux des bakkachot .

Maroc en musiques : tambours battant
- « Gnaouas » (1993 - 25’) Gnaouas
L’Afrique Noire coule dans les veines du Maroc.
Esclaves arrivés dès le XVème siècle avec l’or du Soudan Occidental, les Gnaouas ont formé des confréries qui pratiquent encore des rituels de possession et d’exorcisme.
Au cours de la lila (la nuit), les chants en bambara, le rythme du guembri, le crépitement des crotales métalliques et le battement sourd du tambour appellent les mlouks, les génies bienveillants, pour accompagner le danseur au sommet de sa transe.

- « Tambours battant » (1999 - 52’) Tambours battant
« Les tambours emplissaient l’espace. Il y en avait des ronds, des plats, des ventrus... Il y en avait de minuscules et d’énormes comme ceux des musiciens qui venaient virevolter sous nos fenêtres à Casablanca... »
Izza Génini se souvient et s’interroge sur la place mystérieuse que tient la musique dans sa relation à un être, à son monde d’origine ...

Soirée de clôture
- « Nûba d’or et de lumière » (2007 - 80’)
L’histoire d’une musique. La musique arabo-andalouse dont la nûba serait la symphonie...
A l’image d’un arbre musical, ses branches sont nourries d’une sève qui, depuis 14 siècles, monte des confins marocains et des courants venus de Bagdad, grandit dans les cours des califes andalous, se fortifie dans l’Espagne médiévale, se mêle au chant des trouvères et des sépharades, puis replantée au Maghreb, s’épanouit au Maroc sous le nom de Ala.