Année : 2011
Durée : 90’
Scénario : Yasmina Adi
Image : Laurent Didier
Son : Pierre Carrasco
Montage : Audrey Maurion
Production : Agat Films
Distribution : Shellac
Lors du travail d’enquête sur mon précédent film L’Autre 8 mai 1945 _ Aux origines de la guerre d’Algérie, j’avais noté que la fin de la répression en Algérie en 1945 avait été dirigée par le préfet Papon.
Le même qui dirigera la Préfecture de Paris une quinzaine d’années plus tard.
D’autre part, lors des projections de ce film, le ublic avait spontanément évoqué la répression du 17 octobre 1961. Lorsque ces événements n’étaient pas confondus avec ceux de la station de métro Charonne (qui ont eu lieu en février 1962), ils suscitaient beaucoup de questions : comment une telle répression avait-elle pu avoir lieu en plein cœur de Paris ? Pourquoi une telle violence ? Combien avait-elle fait de victimes ?...
Cinquante ans après, il m’apparaissait important de faire la lumière sur ces événements et de les faire connaître au grand public.
Comment s’est passée la recherche d’archives lors de votre enquête ?
J’ai, dès le départ, voulu m’appuyer sur les rapports officiels mais aussi rechercher des documents inédits, dont certains dormaient dans des cartons depuis 1961.
Après avoir contacté les responsables et obtenu les dérogations, j’ai consulté les archives de la préfecture de police, du gouvernement, des départements, etc. D’autre part, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les médias de l’époque ont largement parlé de ces événements et de leurs conséquences. J’ai donc épluché les journaux mais aussi les actualités radiophoniques de l’époque, les deux médias les plus influents dans les années 60. Cette recherche d’archives sonores a nécessité un véritable travail de fourmi...
Enfin, j’ai largement sollicité les agences photos et découvert de nombreux clichés inédits.
Je suis allée consulter sur place les négatifs (toutes ces photos n’étant pas numérisées), et j’ai rencontré certains photographes pour en savoir plus sur les conditions dans lesquelles ils avaient travaillé.