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Inédits

8 lettres : Avant-premières en ouverture et en clôture ; Inédits  ; Spécial Tunisie ; Célébration et hommage aux victimes du massacre du 17 octobre 1961 ; Hommage à Izza Genini ; Hommage à Moumen Smihi ; Carte blanche à Med Hondo ; Le Maghreb des films en banlieue et en province

Rappel des dates : du 16 au 25 octobre à Paris, à partir du 16 octobre en banlieue parisienne et en province (voir la page réseau) La grille horaire sera précisée ultérieurement.

LETTRE DU ... SEPTEMBRE 2011

SÉLECTION D’UNE DIZAINE DE FILMS INÉDITS RÉCENTS, DE LIBYE, DE TUNISIE, D’ALGÉRIE, DU MAROC ET DE FRANCE

Prolongeant une connaissance accrue des contradictions à l’oeuvre au sein des sociétés maghrébines lors des précédentes manifestations, la cuvée 2011 se caractérise par une plus grande diversité dans l’approche des thèmes et des sujets au service d’une maîtrise cinématographique de plus en plus affirmée. Aussi il était naturel que la politique s’invite au coeur des oeuvres proposées cette année, ce qui est le signe manifeste d’une maturité intellectuelle de plus en plus évidente de la part des cinéastes maghrébins quelle que soit leur personnalité ou leur singularité.

L’essentiel de la programmation des inédits 2011 manifeste une approche le plus souvent critique des sociétés maghrébines toujours en quête d’une certaine harmonie entre tradition et modernité. Les cinéastes maghrébins développent de manière quasi systématique une approche critique des éléments rétrogrades de la tradition tout en manifestant une revendication de plus en plus prégnante en faveur de l’épanouissement individuel au détriment des conduites de groupe avec comme pivot central de la réflesxion la place de la femme et son évolution au regard de la tradition.

La programmation du Maghreb des films de l’édition 2011 ne pouvait se faire qu’en résonance avec les récents événements du printemps arabe qui ont totalement modifié le visage et la donne des sociétés entre autres tunisiennes et lybiennes. c’est ainsi par exemple que nous aons exhumé un film tunisien datant de 1994 intitulé Echec et Mat de Rachid Ferchiou. Censuré jusqu’à ce jour dans son propre pays pour "homonymie" avec la personne du chef de l’Etat Benali, c’est à notre connaissance la toute première fois dans le cinéma ararabe qu’uncinéaste du terroir met en scène et met en cause la personnalité même du premier magistrat du pays. En cette année 2011 où de Bahrein et du Yemen en passant par la Syrie, l’Egypte, la Libye ou le Maroc l’aspiration des peuples à la liberté s’est levé comme le souffle d’une tempête irrepressible... A la lumière de ces récents événements Echec et Mat prend une coloration et une interprétation singulières quant à vilipender les turpitudes de "monarques" autocrates.

Par aillieurs le MdF présentera en avant-première "Les Palmiers blessés" de Abdelatif Benamar, lequel comme Sejnane (1978) met en exergue une page politique importante de l’histoire tunisienne, tout en s’appuyant sur les codes de la dramarturgie d’une fiction autour d’un aéropage de personnages Les Palmiers blessés propose une relecture des événements de Bizerte de 1961..

Algérie

- « La Baie d’Alger », de Merzak Allouache (2011 - 90’) d’après le roman autobiographique de l’écrivain Louis Gardel (Le Seuil).
Alger 1955
Un soir, devant la baie d’Alger, Louis, un adolescent de 15 ans est traversé par la certitude que le monde dans lequel il a grandi est condamné à disparaître. Les premiers évènements de la guerre d’indépendance viennent de commencer. Mais cette prise de conscience ne l’empêche pas de vivre le temps présent et de suivre les penchants de son âge.
Discuter de tout, de politique comme des filles, avec son camarade de classe, Solal. Solal qui n’a pas le droit d’aller nager à la piscine, parce qu’elle est interdite aux Juifs. Découvrir la force de la littérature grâce à un professeur éblouissant, Marco, qui mène, hors du lycée, de mystérieuses activités. Savourer les bonheurs qu’offre la Méditerranée, les bains de mer, les grosses vagues, le soleil. Vivre les premières surprises parties chez Jacky Olcina. Découvrir les premiers émois sexuels dans les bras de Michelle Leonardi. Mais la violence des évènements s’accélère et les premiers rebelles FLN sont tués par l’armée française à deux pas du cabanon de Zoé, la grand mère chez qui il vit.
C’est la fin de l’insouciance. La Baie d’Alger reflète l’apprentissage de la vie, par un adolescent, au cœur d’une époque tourmentée.
- « Tahar Djaout, un poète peut-il mourir ? », de Abderrazak Larbi-Cherif (2011 -78’)
Le cheminement, à la fois bouleversant et bouleversé, de celui qui fut le premier journaliste assassiné par les terroristes en Algérie, en 1993. Depuis son enfance, dans son village natal d’Oulkhou, à Azeffoun (Grande Kabylie), jusqu’au summum de sa carrière intellectuelle, lorsqu’il fut admis dans la cour des grands à l’âge de 33 ans, Tahar Djaout est dépeint, autant par ses proches que par les critiques littéraires et les journalistes nationaux et étrangers.
- « Aux Origines du printemps berbère » de Youssef Lalami (2011 - 52’)*
- « Le Commissaire Llob », de Bachir Derraïs (2009)
Révélé au monde de la littérature avec sa trilogie "Morituri",Yasmina Khadra y narre les aventures d’un commissaire de police du nom de Llob, lesquelles plongent le lecteur au coeur des turpitudes et des contradictions d’une société algérienne en butte notamment à l’existence d’un terrorisme récurrent. Jeune producteur et réalisateur Bachir Deraïs a demandé et obtenu de Yasmina Khadra, qu’il lui écrive de nouvelles aventures de ce même personnage le commissaire Llog à l’époque contemporaine. Dans Llob, film inédit, finalisé en 2011, le Commissaire Llob, personnage central de l’intrigue, s’attaque cette fois-ci à un cartel de trafiquants de drogue
- « Z’har », de Fatma-Zohra Zamoun (2008 - 78’)
- « Le Voyage du Kabyle » de Belkacem Tatem (1991 - 52’)*
Ce film documentaire donne à voir à travers de nombreux intervenants la réalité historique de la communauté kabyle longtemps majoritaire au sein de l’émigration algérienne. Ce qui fait de ce documentaire une introduction idéale à la compréhension de ces immigrés venus des montagnes de Kabylie aux destins souvent singuliers.
*films amazigh

Maroc

- « Sur la planche » de Leïla Kilani (2011 - 106’)
C’est l’histoire de quatre jeunes filles marocaines d’une vingtaine d’années, l’histoire d’une "fraternité" : une jeune bande qui "travaille" et traverse Tanger, de l’aube au crépuscule…
La Planche du titre est multiple, elle est tremplin, plongeoir ou planche à requins. C’est l’histoire d’une "fraternité" en danger, l’histoire d’un quatuor : celle de quatre filles en course, faite d’amour, de choix, de destins fracassés. Elles sont les personnages d’un film noir sous les auspices conflictuels du rêve du mondialisme.
- « Les Ailes de l’amour », de Abdelhaï Laraki (2011 - 113’)
Comme Fragments, les Ailes de l’amour s’inscrit dans ce nouveau courant cinématographique marocain qui n’hésite plus à aborder frontalement les sujets qui dérangent, qu’il s’agisse de l’amour libre, de la sexualité, de l’adultère, autant de thèmes iconoclastes qui battent en brèche un fort conservatisme ambiant.
Dans la médina de Casablanca, le jeune Thami brave la colère de son père, conservateur issu d’une longue lignée de juges religieux, pour embrasser avec sensualité le métier de boucher.
En maniant les viandes, il donne libre cours à une autre passion non moins avouable, les femmes, et il découvre le goût de l’amour avec la jeune Zineb
La quête de liberté et la révolution par l’amour dans le Maroc d’aujourd’hui en pleine mutation.
- « Fragments », de Hakim Bellabes (2010 - 90’)
Comme Les Ailes de l’amour, Fragments s’attaque avec force et détermination et, selon une démarche autobiographique, aux pesanteurs sociologiques dans un Maroc entre tradition et modernité et qui revendique désormais une sorte de primauté de la liberté individuelle sur les dogmes du groupe.
Hakim Belabbes offre, dans son film, des morceaux d’une aventure humaine illustrée d’images glanées ces dernières années, des instants de la vie familiale de l’auteur, de son regard sur son environnement immédiat et lointain. C’est aussi une réflexion touchante sur la vie et la mort, l’échec et la réussite ainsi que sur la dignité et le sens de l’honneur.
- « Swingum » de Abdellah Toukouna (208 - 105’)*
*films amazigh

Tunisie

- « Le Royaume des fourmis », de Chawki El Mejri (2011)
- « Les Palmiers blessés », de Abdellatif Ben Ammar (2010 - 110’)
"Les Palmiers blessés", comme Sejnane (1978) met en exergue une page politique importante de l’histoire tunisienne, tout en s’appuyant sur les codes de la dramarturgie d’une fiction autour d’un aéropage de personnages. Les Palmiers blessés propose une relecture des événements de Bizerte de 1961..
Bizerte, hiver de l’année 1991.
La première guerre d’Irak se prépare dans la tension internationale.
Un écrivain tunisien confie la dactylographie d’un manuscrit autobiographique à une jeune fille, Chama, à la recherche d’un emploi.
A la faveur du contenu du livre, la jeune Chama ressent le besoin de plonger encore plus dans les évènements de la guerre de Bizerte, d’autant que son père, patriote volontaire, y perdit la vie.
Aux grés des rencontres, Chama fera la connaissance de vieux militants et camarades de son père, témoins aigris par le temps, las de taire la vérité sur les évènements enfouis dans leur mémoire.
Elle se liera aussi d’amitié avec le mari de son amie Nabila, Noureddine, un musicien algérien désabusé et lucide à la fois, qui a décidé de se réfugier en Tunisie suite à la montée de l’islamisme en Algérie.
A travers la dactylographie du manuscrit du vieux romancier, elle découvre petit à petit comment des "intellectuels" sans scrupules peuvent falsifier l’Histoire à des fins de pouvoir et d’honneurs immérités.
Mais, est-il suffisant de découvrir la vérité ?
La jeune femme, au risque de bousculer l’ordre des choses et enfreindre les tabous, dénonce la forfaiture et impose finalement une version de l’histoire plus proche de la vérité.
- « Séparations » de Fehti Saidi (2010 - 90’)
- « Tahar Cheriaa, à l’ombre du baobab » , de Mohamed Chalouff (2010 – 26’)
Tahar Cheria, ancien professeur d’arabe et cinéphile averti a été depuis les années 60 la figure emblématique du cinéma arabo-africain qu’il a contribué à faire connaître au delà des frontières du monde arabe et du continent africain. il est décédé à la fin de l’année 2010, laissant un héritage intellectuel considérable. Mohamed Cheouff, critique et cinéaste, lui rend hommage dans ce documentaire.
- « Échec et mat » de Rachid Ferchiou (1994 - 90’)

France

- « La Lila de derbera », de Franck Cassenti (2011 - 87’)
Une nuit de transe filmée dans une famille Gnawa à Essaouira au Maroc. Pour la première fois, tout le cérémonial musical et thérapeutique Gnawa est filmé, depuis l’achat des animaux, le sacrifice, la partie profane et ses danses, la partie sacrée qui convoque les esprits des Djin et des Mlouk aux sons des tambours, et les chants et le gembri qui guident la transe jusqu’au lever du soleil. Avec Mahmoud Guinea, un des plus grands Maâlmin Gnawa du Maroc et se femme Malika la moqadma ; voyante et thérapeute.

Les Gnaoua sont des descendants d’esclaves d’Afrique subsaharienne qui ont conservé les chants et les rites divinatoires des cérémonies de possession qu’ils pratiquent au cours d’une longue nuit ritualisée : « la Lila de Derdeba ». Au cours de la cérémonie, où la musique se joue jusqu’au bout de la nuit, le maâlem et la voyante invoquent les entités surnaturelles pour conduire les adeptes vers la libération du corps et de l’esprit par la transe. La musique est à la fois festive et thérapeutique.
De ville en ville, en bus, en taxi, en train, « Gnawa Music » nous conduit à la rencontre des Gnaoua dans leur intimité familiale pour nous faire aimer une confrérie d’hommes et de femmes longtemps diabolisée du fait de ses relations avec les entités invisibles.
Le film va jusqu’au coeur même des cérémonies de transe pour nous conduire corps et âme au-delà de la musique et nous faire partager la splendeur d’un message universel qui a traversé le temps pour célébrer la vie et donner de la joie.
- « La Désintégration », de Philippe Faucon (2010 - 90’)