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L’édition 2011 du Maghreb des films

Présentation du Maghreb des films 2011 : quand le politique s’invite

- Téléchargez le bilan complet de l’édition 2011

En cette année 2011 qui a vu éclore un certain nombre de révoltes populaires dans différents pays du monde arabe, Le Maghreb des Films ne pouvait, pour sa quatrième édition, se tenir à l’écart d’une lame de fond qui a fait basculer les régimes autocrates de Tunisie et de Libye.

Et ce, d’autant moins que les cinéastes tunisiens de la « nouvelle génération » – Nadia El Fani (Laïcité, Inch Allah !), Mohamed Zran (Dégage !) ou Mourad Ben Cheikh (Plus jamais peur), parmi d’autres – se sont engagés dans ce vaste mouvement de contestation.

Leur vertu est de nourrir ce grand débat national en cours, en y apportant un regard neuf, exempt de tabous. Ils poussent le processus démocratique au plus loin, jusques et y compris, par exemple, en interpellant la société sur la question de la laïcité dans un pays majoritairement musulman.

Le temps, certes, n’a pas permis que s’achèvent les projets de fictions – mais on attend pour 2012 un certain nombre de films, dont « Le Mille feuilles » de Nouri Bouzid.

C’est donc à une plongée au cœur du réel, à travers des démarches journalistiques et documentaires que nous vous invitons à découvrir ce qu’a été la Révolution, dite « de Jasmin ».

A l’honneur, la Tunisie le sera encore, à travers les hommages consacrés à deux cinéastes emblématiques : Selma Baccar qui, outre Fatma 75, présentera en avant-première plusieurs documentaires consacrés à la guerre en Libye.

Quant à Nacer Khémir, à la fois poète, écrivain, conteur et sculpteur, il occupe une place singulière dans le paysage cinématographique tunisien et arabe, grâce à une érudition et une « écriture » qui embrassent les grands sujets que sont l’avenir de la société tunisienne, la civilisation arabo-andalouse et l’Islam (Au pays du Bon Dieu, Le Collier perdu de la colombe et un inédit sur l’intellectuel arabisant André Miquel).

Une soirée, enfin, sera consacrée au pionnier du cinéma tunisien, Albert Semama-Chikli, avec, notamment des œuvres restaurées par le Service des Archives du Film du Centre National du Cinéma.

Le deuxième temps fort de cette édition revêt un caractère tout à fait exceptionnel, historique et politique.
Il y a en effet 50 ans, le 17 octobre 2011, que s’est écrit une page sombre et occultée de l’histoire de la guerre d’Algérie en France, avec le massacre de dizaines et de dizaines de nos concitoyens, français musulmans d’Algérie, qui ont eu « l’outrecuidance » de manifester pacifiquement contre le couvre-feu raciste d’un préfet de Police du nom de Maurice Papon.

Cette rétrospective quasi intégrale des films qui ont été consacrés à cet événement comprendra notamment « Octobre à Paris » de Jacques Panijel, tourné pendant et dans les semaines qui ont suivi les massacres et qui, entre saisies, censure et occultation, est resté inconnu et invisible au cours de ce demi-siècle écoulé.

Un colloque, organisé par l’association Au nom de la mémoire, et plusieurs manifestations publiques, dont la Mairie de Paris est l’un des acteurs majeurs, viendront compléter la commémoration de ce honteux fait d’armes de la police nationale et parisienne.

Le cinéma marocain dont la vivacité n’est plus à dire, sera également à l’honneur, grâce à une autre femme, Izza Genini, laquelle s’est faite depuis 40 ans la messagère de la culture musicale marocaine ; berbère, gnaoua, soufi, andalouse, de la Aïta des Cheikhate ou du chant sépharade… autant de trésors d’un patrimoine aussi diversifié que généreux.

Curiosité de cette programmation : Transes de Ahmed El Maânouni (produit par Izza Genini) qui met en scène le groupe musical Nass El Ghiwane, contributeur principal de l’essor d’un genre musical et poétique jusque-là minoré.

Autre cinéaste à l’honneur ; Moumen Smihi (Chergui ou le silence violent – 1975) qui 40 ans durant n’a cessé d’explorer le langage cinématographique dont il est l’un des meilleurs théoriciens au Maghreb.

Parmi les inédits marocains, trois films ; Les Ailes de l’amour de Abdelhaï Laraki , Fragments de Hakim Bellabes et Sur la Planche de Leila Killani, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, à Cannes, nous permettront de mesurer l’avancée qualitative d’un cinéma qui se veut audacieux dans le traitement des interdits, l’amour libre, l’adultère, la sexualité ou la remise en cause du « diktat familial », principal obstacle à l’épanouissement individuel.

D’Algérie seront présentés, en avant-première, d’après un scénario de Yasmina Khadra, créateur du personnage de l’inspecteur Llob, le deuxième long métrage du jeune Rachid Deraïs.

Autre écrivain d’origine algérienne, Louis Gardel, est admirablement servi par la très belle adaptation que Merzak Allouache a fait de La Baie d’Alger.
Mais les curiosités de la création cinématographique algérienne seront à chercher dans une sélection de plusieurs courts métrages réalisés par de jeunes auteurs, lesquels manifestent un réel talent novateur, quant au traitement des sujets qui concernent la jeunesse de leur pays.

Une carte blanche a été donnée au seul cinéaste mauritanien de dimension internationale, Med Hondo, dont nous verrons Soleil O, West Indies, les nègres marrons de la liberté et Fatima, l’Algérienne de Dakar.

Autant d’œuvres qui confirment l’engagement du réalisateur aux côtés des plus humbles et des opprimés du « Tiers Monde ».

Parmi le riche ensemble de films amazigh, c’est plus particulière ment l’histoire qui sera convoquée, avec Le Voyage du Kabyle de Belkacem Tatem et Printemps Kabyle, de Youcef Lalami.

Tahar Djaout, un poète peut-il mourir ? de Abderrazak Larbi-Cherif refera, quant à lui, le parcours iconoclaste de ce poète romancier et journaliste qui fut l’un des premiers intellectuels assassinés en mai 1993.

Poursuivant notre exploration des tentatives d’expression qui se multiplient dans les banlieues, nous découvrirons le travail extrêmement pertinent du collectif « Tribudom », ainsi que la continuité du collectif « A part ça tout va bien », de Bordeaux, animé par Zangro.

L’action du Maghreb des Films se prolongera dans une trentaine de salles partenaires, en banlieue (Gennevilliers, Pantin, Les Ulis, Montgeron…) et en province (Lille, Lyon, Toulouse…) ; un travail particulier étant effectué, à destination du public scolaire.

Les dates

- Dix jours du 16 au 25 octobre 2011 aux 3 Luxembourg, au Forum des Images et à l’Institut du Monde Arabe (Paris)
- A partir du 21 septembre, sur un ou plusieurs jours, dans un réseau de salles en banlieue parisienne et en province

Le réseau de salles

22 salles en banlieue parisienne et en province. Voir réseau de 2011.
À Paris, les séances d’ouverture et de clôture, ainsi que deux autres soirées se tiendront à l’auditorium de l’Institut du Monde Arabe. la soirée du mardi 18 octobre se tientra au Forum des Images. Toutes les autres séances se tiennent aux 3 Luxembourg.

La programmation

À la suite des éditions précédentes, une architecture type a été dégagée : les inédits en France, « hommages » à des réalisateurs ou scénaristes ou producteurs, un ou deux thèmes pour lesquels des films représentatifs sont sélectionnés, films de télévision, témoignages et documentaires, musique et cinéma, cinéma sur le Web, etc.
Mais l’édition 2011 a deux particularités. En raison des événements majeurs survenus dans le monde arabe, une part importante du programme porte sur la « Révolution de Jasmin » en Tunisie et le « Printemps arabe ». Une autre porte sur la commémoration du cinquantième anniversaire du massacre du 17 octobre 1961.

Les salles de la banlieue parisienne et de province choisissent dans ce programme les films correspondant à leur public en tenant compte de leurs contraintes et en ajoutent selon leurs orientations.

Les projections en direction des publics scolaire sont développées en liaison avec les établissements scolaires.

Téléchargez le catalogue complet des films projetés à Paris, en banlieue parisienne et en province

SPÉCIAL TUNISIE

LA « RÉVOLUTION DU JASMIN » & LE « PRINTEMPS DU MONDE ARABE » :
(EN PARTENARIAT AVEC L’ASSOCIATION DES CINÉASTES TUNISIENS
ET DE L’ATELIER DES PRODUCTEURS),

HOMMAGE A SELMA BACCAR :

- 6 films et 3 documentaires sur la Libye (2011)

Selma BaccarPeu connue, en France, Selma Baccar est une des pionnières du nouveau cinéma tunisien, au même titre que Nouri Bouzid à qui LE MAGHREB DES FILMS avait consacré sa première rétrospective.
La femme tunisienne est au cœur de son œuvre, de ses grandes figures historiques et artistiques jusqu’aux plus humbles.

HOMMAGE A NACER KHEMIR

- 5 films

Né en Tunisie, Nacer Khemir est à la fois conteur, écrivain, peintre et réalisateur.
Bercé par l’univers du conte, il part à la recherche des conteurs dans la médina de Tunis, et ce travail inspirera quatre films autour du conte et des conteurs, dont le premier, L’Histoire du pays du Bon Dieu, voit le jour en 1975.
En 1986, il réalise Les Baliseurs du désert, primé dans de nombreux festivals du monde entier, mais jamais projeté dans le monde arabe, ce qui pousse Nacer Khemir à s’indigner des « sociétés arabes mettant à l’écart leur propre culture ».
Conteur contemporain, il se situe dans la tradition des conteurs d’Orient et donne à entendre des adaptations issues de la tradition orale tunisienne.
Artiste moderne et pluriel, il a jeté un pont « entre les rives », Nord et Sud, Orient et Occident…

Archives

En collaboration avec le Ministère de la Culture et le Service des Archives du Film du Centre National du Cinéma, projection de deux films courts et de quelques extraits d’un film perdu, tous trois des années vingt et dus au pionnier du cinéma tunisien, Albert Samama Chikli, et restaurés par le Service des Archives du Film du CNC.

SÉLECTION DE FILMS INÉDITS DU MAGHREB


SÉLECTION D’UNE DIZAINE DE FILMS INÉDITS RÉCENTS, DE LIBYE, DE TUNISIE, D’ALGÉRIE, DU MAROC ET DE FRANCE

RÉTROSPECTIVE


CÉLÉBRATION ET HOMMAGE AUX VICTIMES DU MASSACRE DU 17 OCTOBRE 1961, PANORAMA DES FILMS EXISTANTS, COLLOQUE ET PUBLICATION
(EN PARTENARIAT AVEC L’ASSOCIATION « AU NOM DE LA MÉMOIRE ») - 14 films.

Les évènements d’octobre 61, à Paris, sont comme un écho à ceux qui se déroulent aujourd’hui, dans les pays du Maghreb et dans le « monde arabe ». Ils appartiennent à la même Histoire. Leur cinquantenaire sera l’occasion d’un colloque et de la programmation la plus exhaustive des films existants, qu’ils soient de fiction ou documentaires.

14 films ont été sélectionnés.

HOMMAGES

HOMMAGE A IZZA GENINI - 13 films

Izza GeniniDepuis bientôt quarante ans, Izza Genini, marocaine, s’est faite la messagère du cinéma marocain en France.
Son intérêt pour la musique du groupe musical marocain Nass El Ghiwane, l’amène à encourager Ahmed El Maânouni à en filmer les concerts.
Cela donnera Transes, en 1981, film emblématique dont Martin Scorsese dit qu’il a influencé son travail, pour « LA DERNIERE TENTATION DU CHRIST ».
Depuis, Izza Genini, devenue productrice et réalisatrice, a tourné une douzaine de films, composant un itinéraire musical qui va des Berbères aux Gnaouas en passant par les Soufis, les Andalous, la Aïta des Cheikhates, le chant sépharade et d’autres trésors d’un patrimoine aussi diversifié et généreux que les hommes, les femmes et la nature qui composent la communauté marocaine.

CARTE BLANCHE A MED HONDO - 3 films

Med HondoNé en 1936 à Attar, en Mauritanie.
Après l’Ecole Hôtelière Internationale de Rabat, il devient cuisinier.
En 1959, il s’installe à Paris, où il vit de petits métiers, s’inscrit à des cours de théâtre et se forge une conscience politique.
Il joue « les classiques » : Shakespeare, Molière, Racine… puis décide que les Africains se doivent de se représenter eux-mêmes, par le biais de leurs auteurs et de leurs comédiens.
Il fonde la compagnie théâtrale « Griotshango », en 1966, avec Robert Liensol, avec laquelle il met en scène René Depestre, Aimé Césaire..., puis tente l’aventure cinématographique.
« Soleil O » (1967), sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes, puis Léopard d’Or à Locarno, consacre un cinéaste.

HOMMAGE A MOUMEN SMIHI - 7 films

Lorsqu’en 1988, le cinéma marocain est encore dans un marasme total, Moumen Smihi réussit un coup d’éclat avec son long métrage « Caftan d’amour constellé de passion ». Une œuvre manifestement d’avant-garde, peu montrée dans les salles et qui tranche par sa touche poétique, son souffle surréaliste.
Moumen Smihi a cherché, dans tous ses films, à montrer une société arabe contemporaine déchirée par son passé féodal, la décadence, le colonialisme et le sous-développement.
Son œuvre est une alternative manifeste au film de genre, une volonté assumée d’imposer le cinéma comme art et non plus simplement comme divertissement.

VUES DU WEB

Sélection de films « d’actualité », issus des travaux cinématographiques initiés principalement par des collectifs œuvrant dans les quartiers, à la périphérie des grandes villes et des grands ensembles urbains.

COURTS METRAGES

TÉLÉFILMS / SÉANCES « SCOLAIRES » / SÉANCES « SPÉCIALES »

CIRCULATIONS PROVINCE

… EN TOUT, UNE CENTAINE DE FILMS

RENCONTRES ET DÉBATS AVEC LES RÉALISATEURS ET LES ÉQUIPES DE FILMS

COLLOQUE « 17 OCTOBRE 1961 »
Pour en savoir plus rendez-vous sur la page « Commémoration du 17 octobre 1961 : le colloque et sur le site http://www.17octobre61.org/
les actes du colloque sont publiés dans le numéro 37 de la revue Migrances (voir sa présentation sur le site de Génériques et sur le site des revues plurielles.

Pour en savoir plus

- Voir le programme détaillé à Paris et la grille horaire

- Voir le programme détaillé et la grille horaire en banlieue parisienne et en région

- Téléchargez le bilan de l’édition 2011