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Lettre d’information du 18 décembre 2013

Jeudi 19 Décembre à 20h, projection au cinéma La Clef de La nuit de la possession de Franck Cassenti (2011/83’)

La projection organisée par La Clef / Le Maghreb des Films / Oléo Films / Africolor
en présence du réalisateur et de celle de musiciens Gnawa, sera suivie d’un débat.

Un film unique sur une nuit de transe (Lila de Derdeba) dans la famille du Mâalem Gnawa Mahmoud Gania, à Essaouira au Maroc. Les Gnawa sont des descendants d’esclaves de l’Afrique de l’Ouest qui ont conservé leur rituel musical et thérapeutique. Tout le cérémonial est filmé, depuis sa préparation (achat des animaux sacrificiels) jusqu’au lendemain au lever du jour. Le film nous conduit corps et âme au-delà de la musique pour découvrir la splendeur d’un message universel qui a traversé le temps pour célébrer la vie. Avec Mahmoud Gania, l’un des plus grands maîtres Gnawa du Maroc, et Malika Gania, sa femme, voyante thérapeute.

Cinéma La Clef - 34, rue Daubenton - 75005 Paris | métro : Censier-Daubenton | www.cinemalaclef.fr | tél-09 53 48 30 54 / 06 64 00 61 65

Vous trouverez toutes les infos concernant "La nuit de la possession" sur le blog
de Franck Cassenti

Frank Cassenti
Note de l’auteur
Aussi loin que je remonte dans la mémoire de mon
enfance au Maroc, c’est le tambour que j’entends, le
tambour qui palpite et qui m’appelle, le tambour des
Gnaoua.
Cette musique me bouleverse chaque fois que sous mes
fenêtres s’arrêtent ces hommes noirs, immenses, surgis
de nulle part et qui semblent passer leur vie à danser.
Le rythme me traverse et me sidère. Je suis pris par la
lancinance métallique des crotales. Les visages de ces
géants inondés de plaisir me fascinent. J’entends les
rires et les chants dans une langue qui m’est inconnue
mais que je comprends intimement. Tout me parle et je
reste subjugué par la beauté de cette histoire que ces
hommes me racontent et qui laisse en moi des traces
invisibles mais ineffaçables.
Aujourd’hui ce souvenir est toujours là, vivant au
fond de moi comme un secret qui bat et m’interroge.
Je pars à la rencontre d’une musique chargée d’une
histoire douloureuse qui s’origine en Afrique il y
a plusieurs siècles quand des hommes et des femmes,
arrachés à leurs village, sont emmenés nus, de force,
avec comme seul bagage les rythmes et les chants de
leur rituels, enfouis au plus profond de leur âme ; un
rituel magique qui fait appel aux entités invisibles,
aux esprits des Djins et les Mlouks qui les protège et
va leur permettre de survivre, pour traverser le temps
et l’espace.