Le Maghreb des films se déroule depuis 4 jours. Que dire du programme ?
Riche en nombre, on le sait : 70 films projetés, mais de qualité ! Il y a bien sûr les films reconnus comme « La Mosquée » de Daoud Aouladsyad, « Aliénations » et « Guerre secrète du FLN en France » de Malek Bensmaïl.
Mais j’ai découvert des « inconnus » d’un grand intérêt. Par exemple, un petit bijou de 11mn, « Hallal » de Elhachmia projeté samedi dernier : Une jeune femme interroge sa mère sur sa conception du mariage halal. Assises toutes les deux sur un banc public, on ne voit pas leur visage, seulement le mouvement de leur dos et de leurs pieds, oh ! combien révélateurs. La mère est passée au « gril ». « Si je me marie avec un non arabe, qu’est-ce que tu diras ? Toi tu ne perdras jamais tes filles, mais moi est-ce que je perdrai ma mère ? » etc.
J’ai vu aussi « Mémoires du 8 mai 1945 » de Mariem Hamidat. La réalisatrice est allée écouter les récits de témoins de ces journées : récits poignants !
Que voir dans les sept jours restant ?
N’hésitez pas à choisir des « inconnus » comme les travaux des écoles de cinéma » (Ouarzazate, Marrakech, Bejaia, Ateliers Varan), projetés les mardi 19, mercredi 10, jeudi 11 et vendredi 12 novembre, toutes à 13h15ou 13h30, vous découvrirez certainement des perles, mais aussi les films du thème « Témoignages et documentaires ».
Par exemple : « La Cuisine en héritage » ou comment se transmet le savoir-faire culinaire au Maroc (et au Maghreb) ? Ou encore les films musicaux comme « LArt du Mezzoued ». Ou encore « Le Matrouz de Simon Elbaz » qui brode différentes disciplines artistiques, entrecroisant différentes langues et musiques . Ou encore « Rif 1921, une histoire oubliée » de Manuel Horrillo, qui traite de la guerre du Rif, largement méconnue en France, etc.
À ne pas manquer ?
En clôture, le mardi 16 novembre à 21h, aux 3 Luxembourg, « Fissures » de Hichem Ayouche : par l’audace de son sujet - une histoire d’amour à trois personnages – et son « écriture », très physique et qui emprunte
beaucoup au style de John Cassavetes, « Fissures » apparaît in fine comme une sorte d’OFNI (Objet Filmique Non Identifié) dans le ciel du cinéma arabe ; le premier jalon d’une « nouvelle vague », comme le fut ici, en son temps « A bout de souffle », avec lequel il entretient plus d’une similitude stylistique et narrative.
Mais aussi les documentaires de Malek Bensmaïl : « Le Grand jeu », documentaire sur la campagne électorale du principal opposant à Bouteflika en 2004, interdit en Algérie et refusé par les chaînes françaises y compris celle qui en est coproductrice !
Et bien sûr la suite de l’hommage à Philippe Faucon.
Le thème « Alger, ville cinématographique », où Alger est comme un personnage essentiel de film, avec des extraits des archives Louis Lumière et du musée Albert Kahn (Regards sur l’Algérie 1909-1922-1929) , le mythique« Tahia Ya Didou ! » de Mohamed Zined (lundi 15 novembre à 17h), etc.
Et encore : « Ceux qui aiment la France » de Ariane Ascaride (mercredi 10 novembre à 21h), « Tata Bakhta » de Merzaq Allouache, « Ahmed Gassiaux » de Ismaël Saïdi, etc. etc.
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