Année : 2016
Durée : 69′
Scénario : Simohamed Fettaka
Image : Thomas Favel
Son : Jean Collot
Montage : Lucie Bruneteau
Musique : Simohamed Fettaka
Décors : Pierre Moreau
Production : Dublin Films (Avec le soutien de l’Institut Français de Casablanca, du Palais de la Bourse à Bordeaux et du ministère de la Culture)
Avec : Ayoub El Mouzaine et Jean-Marc Foissac
Extrait d’un article de Lina Meskine
La réalité, de par sa complexité, est souvent difficile à exprimer face à l’insuffisance du langage et la rigidité des mots. Qu’est-ce-que l’art si ce n’est un moyen de retranscrire cette réalité, de nous rendre sensible cette chose complexe, insaisissable et fluide qu’est la vie entre réalités intérieures et réalités extérieures, et d’explorer les régions obscures de la psychologie ?
Simohammed Fettaka, artiste visuel basé entre Tanger et Paris, questionne dans ses recherches le sens profond de l’individu, ses raisons d’être et sa complexité. Il confronte ainsi les dualités corps et esprit, visible et invisible, épaisseur et fluidité, réel et imaginaire dans ce premier long-métrage.
Le réalisateur est fasciné par deux de ses récentes découvertes : Bordeaux et ses alentours, et le séjour du poète Friedrich Hölderlin dans la ville, qu’il va associer dans son film sous forme de deux matières : l’une concrète et physique, celle des paysages et de l’atmosphère et l’autre fictionnelle, celle de l’histoire du poète allemand qui sera juxtaposée à l’histoire de ses personnages.
Bordeaux, ses paysages et son fleuve sont fortement présents tout au long du film. Le fleuve de la Garonne, refuge des romantiques perdus, représente un élément important. Les deux personnages sont au bord de l’échéance symbolisée alors par l’eau : cet élément mouvant, instable, mélancolique, angoissant et fantasmagorique, traduisant la myriade des sensations dans lesquelles ils se noient et se laissent inonder, lassés de lutter contre la vie. Le renoncement consiste, métaphoriquement, à se laisser entraîner par les flots et emporter par le flux de la vie et du temps. L’eau est aussi symbole de purification, dans lequel les personnages se dépouillent, retrouvent la transparence et renaissent.