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Hommage à Moumen Smihi

8 lettres : Avant-premières en ouverture et en clôture ; Inédits ; Spécial Tunisie ; Célébration et hommage aux victimes du massacre du 17 octobre 1961 ; Hommage à Izza Genini ; Hommage à Moumen Smihi ; Carte blanche à Med Hondo ; Le Maghreb des films en banlieue et en province

Rappel des dates : du 16 au 25 octobre à Paris, à partir du 16 octobre en banlieue parisienne et en province (voir la page réseau) La grille horaire sera précisée ultérieurement.

LETTRE DU ... SEPTEMBRE 2011

Hommage à Moumen Smihi

Moumen Smihi est peu connu en France, son oeuvre est peu montrée dans les salles.
Pourtant il s’agit d’une œuvre qui tranche par sa touche poétique et son souffle surréaliste.

Lorsqu’en 1988, le cinéma marocain est encore dans un marasme total, Moumen Smihi réussit un coup d’éclat avec son long métrage « Caftan d’amour constellé de passion ».
Moumen Smihi a cherché, dans tous ses films, à montrer une société arabe contemporaine déchirée par son passé féodal, la décadence, le colonialisme et le sous-développement.
Son œuvre est une alternative manifeste au film de genre, une volonté assumée d’imposer le cinéma comme art et non plus simplement comme divertissement.

5 films pour connaître Moumen Smihi

- « Les Cris des jeunes filles des hirondelles » (2008 - 80’)
Tanger 1955. Dernière année du protectorat. Le Maroc se mobilise en faveur de l’Indépendance et voue un culte à Mohammed V, le sultan légitime déporté par les Français à Madagascar.
Larbi Salmi, 15 ans, fils de Sidi Ahmed, un théologien et de Lalla Alia, fille d’un des Oulèmas de Fès, est consumé par un désir tragique de connaître la femme.
Sa mère lui présenta Rabea, une belle jeune fille de 17 ans, fascinée par les histoires d’amour.

- « Le Gosse de Tanger » (2005 - 90’)
Tanger dans les années 50. Mohamed Larbi Salmi, dix ans, est un enfant solitaire et téméraire. Il est profondément troublé par le monde qui l’entoure, notamment les rigueurs de l’éducation religieuse et le jansénisme des Européens.
- « Chroniques marocaines » (1994-1999 - 90’)
Dans l’ancienne ville impériale de Fès, au soleil couchant, au fond d’une magnifique demeure autrefois seigneuriale, aujourd’hui partagée entre des locataires droit venus de l’exode rural, une mère raconte.
Ouvrière abandonnée par son mari émigré en Europe, elle cherche à consoler son fils qui lui a été "enlevé" pour être circoncis à son insu.
Ses histoires vont avoir pour thème la cruauté, l’interdit et la transgression, le délire religieux, l’exil.
- « 44 ou les récits de la nuit » (1981 - 110’)
Une famille fassie. Le père est professeur à l’université Karaouiyine – un bourgeois donc, mais non un marchand. Son épouse accepte malgré elle la présence d’une seconde femme, plus jeune et plus belle. Le père donne pour précepteur à ses enfants l’un de ses meilleurs étudiants, Moussa, jeune homme très pur et très pauvre, originaire de Chaouen. Moussa se passionne pour le théâtre : il interprète avec ses camarades l’"Othello" de Shakespeare, en langue arabe. Il soulève les foudres des autorités françaises, devra s’exiler, et dans la décomposition des dernières années du protectorat, finira mendiant.
L’histoire d’une famille fassie à travers l’Histoire récente, celle des quarante quatre années où le Maroc subit la tutelle des Français et des Espagnols.

- « Chergui ou le silence violent » (1976 - 90’)
Au milieu des années 1950, Tanger est encore une concession internationale. Mais l’heure de l’indépendance et de la réunification du pays approche. Sur les conseils de son entourage, Aïcha recourt à des pratiques magiques pour empêcher son mari de prendre une seconde épouse, plus jeune. Autour d’elle se cristallise la résistance clandestine des femmes, celle de sa famille et des voisines alliées. Aïcha arrache son voile en signe de révolte.
Ce film d’une écriture aboutie, du point de vue du scénario et de la dramaturgie, traite de la situation de la femme, du rapport à la magie, mais aussi de l’enfance, du rapport au père et de l’austérité de l’éducation.

Et des courts métrages :
- « Si Moh pas de chance » (1970 - 17’)
- « La Médina de Paris » (19+95 - 5’)