Journal du Maghreb des films 2012
Aujourd’hui, jeudi 12 avril
A 19h30 :
« Le Voyage de Maurice Thorez » (12’)
Que pense en 1939 le parti communiste de la colonisation ? Visite et meetings de Maurice Thorez en Algérie, du 28 janvier au 12 février 1939.
« Algérie en flammes » de René Vautier (25’)
Reportage sur le mouvement de résistance algérien.
A cause de l’émoi provoqué par ce film, il est obligé de passer dans la clandestinité pendant 25 mois.
« Autour du drame algérien » (14’)
Les « événements algériens » du point de vue des autorités françaises !
Suivis d’un débat avec Gilles Manceron et Sadek Hadjéres (sous réserve)
A 21h30
« J’ai 8 ans » de Yann le Masson et Olga Poliakoff (8’)
Court métrage, tourné clandestinement pendant la guerre d’Algérie, réalisé à partir de dessins d’enfants algériens recueillis en 1961 dans un camp de réfugiés en Tunisie.
Par leurs dessins, les enfants expriment toute l’horreur de cette guerre qui les a obligés, eux et leur famille, à fuir leur pays.
« A propos de l’autre détail » de René Vautier (45’)
Témoignages à propos de la torture pendant la guerre d’Algérie, d’Algériens (certains ont été torturées par Jean-Marie Le Pen) et de Français (Vidal-Naquet, Général de Bollardière, Paul Teitgen : ex-préfet de police à Alger de 1957-1958, Germaine Tillon : ancienne déportée, ethnologue ...).
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Demain, vendredi 13 avril
A 19h30 :
« Déjà le sang de mai ensemençait novembre » de René Vautier (70’)
La vérité sur un certain nombre d’évènements historiques, qui sont, soit escamotés du récit que la France a fait de la colonisation de l’Algérie, soit relatés à travers encore une fois le regard triomphant du colonisateur.
Il s’agit de témoignages rares de personnalités connues, comme l’écrivain Kateb Yacine, ou de simples algériens qui s’expriment sur l’histoire commune de l’Algérie et de la France du temps de la colonisation.
A 21h :
« René Vautier, le rebelle » de Nasserdine Guenifi (25’)
Lors d’une conférence organisée à Paris en avril 2000 sur le cinéma engagé, René Vautier, cinéaste militant connu, raconte ses débuts de résistant au fascisme puis de cinéaste.
« Un peuple en marche » de René Vautier et Ahmed Rachedi (45’)
_ Un bilan de la guerre d’Algérie en retraçant l’histoire de l’ALN et en montrant l’effort populaire de reconstruction du pays, après l’indépendance.
Des espoirs nourris de socialisme. Une Algérie nouvelle, libérée du joug du colonisateur, en marche vers l’avenir et la reconstruction ?
« Techniquement si simple » de René Vautier (18’)
Le « froideur » d’un technicien coopérant se remémorant son "travail technique" lorsque, durant le conflit algérien, il installait des mines qui tuent encore de nombreux civils !
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Hier, mercredi 11 avril
« Algérie : tours, détours » de Oriane Brun-Moschetti et Leïla Morouche (114’)
Film passionnant et chaleureux.
En 2004, René Vautier revient en Algérie. Je crois qu’il n’y était jamais revenu depuis son départ en 1966. Les réalisatrices lui font parcourir les lieux où il avait expérimenté au début de l’indépendance son « CinéPop » : Alger, Bejaia, Tébessa, Biskra, Tizi Ouzou
Le « CinéPop » c’est une salle de cinéma itinérante avec un camion (volé à l’armée française). C’est l’application de sa conception du cinéma engagé : filmer la réalité et la projeter pour susciter des débats, de la parole. La camera plutôt que le fusil !
Les réalisatrices ont trouvé un projectionniste qui prolonge depuis une quinzaine d’années cette expérience avec un vieux camion, un vieux projecteur, un drap en guise d’écran.
Et René Vautier part avec lui et projette des (vieux) films des années 60-70 : « Algérie en flammes », « Le Charbonnier », « Chronique des années de braise », etc. devant des jeunes, hommes ou femmes.
Et après la projection, la parole fuse ! Et les réalisatrices filment le visage de René qui suit avec gourmandise les débats (car sa méthode marche !) et les visages de ces jeunes, pleins d’humour, d’ironie et de désespoir.
Et toute l’Algérie de 2004 se dévoile avec une immense amertume de voir cette Algérie dans cet état.
Bien sûr les paroles sont contradictoires. Certains devant ces « vieux » films découvrent le passé et accuse l’Etat de « ruiner » leur mémoire, d’autres à l’inverse, affirment que le passé, nos anciens nous l’ont transmis, mais qu’il faudrait parler du chômage, du statut de la femme, …
Le statut de la femme ! c’est le thème qui revient à chaque débat. Est-ce que la situation de la femme présentée dans ces films des années 60 a vraiment bougé ? Et face à cette question, tout un éventail de réponses. Chez les filles une quasi-unanimité pour affirmer leur désir d’un changement, même si quelques-unes veulent rester fidèles à la tradition. Chez les garçons, certains affichent des positions très avancées, et d’autres affirment qu’on y peut rien : « chez nous, le qu’en dura-t-on sera toujours le plus fort »
Et bien sûr la question des visas ! alors que d’autres affirment ne jamais vouloir quitter leur pays.
Et quel plaisir à regarder ces visages passionnés, rieurs, émus …
Tous les films sont projetés aux 3 Luxembourg, 67, rue Monsieur le Prince 75006 Paris
La grille horaire est sur le site.
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