Mercredi 4 juillet, aux 3 Luxembourg
à 16 heures La Voie de Slim Riad (1967- 105’) - Thème : Prémisses et guerre d’Algérie
Les quatre dernières années de la guerre d’Algérie ont vu la multiplication de camps d’hébergement, en réalité des camps d’internement pour la majorité d’entre eux.
Un petit groupe d’hommes, ne s’avouant pas vaincus, tentent de réinventer une forme de lutte qui s’adapte aux circonstances. Ils observent une grève de la faim et tentent de s’évader.
à 18h30 La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo (1966 - 123’) - Thème : Prémisses et guerre d’Algérie
L’histoire d’Ali La Pointe et de sa lutte pour le contrôle du quartier de la Casbah à Alger en 1957 entre les militants du FLN et les parachutistes français du Général Jacques Massu (le colonel Mathieu dans le film), par tous les moyens y compris l’usage de la torture.
Le film joue la carte du réalisme (film tourné caméra à l’épaule). De nombreux survivants de la Bataille d’Alger jouent leur propre rôle, ou ont conseillé le réalisateur lors du tournage.
Lion d’or du festival de Venise. Film incontournable.
à 21 heures
Les Réfugiés de Cécile Decugis (1957 – 22’) - Thème : Prémisses et guerre d’Algérie
Chef monteuse, venue en Tunisie pour le court métrage « Les Anneaux d’or » de René Vautier, Cécile Decugis tourne ce reportage dans la région du Kef, avec le concours du Croissant rouge algérien. Elle y filme les déplacements forcés par l’armée française des populations algériennes vers la Tunisie.
Les Folles années du twist de Mahmoud Zemouri (1983 - 90’) - Thème : Prémisses et guerre d’Algérie
À Boufarik, en 1962, pendant la dernière année de la guerre d’Algérie, les mésaventures de deux jeunes garçons débrouillards, oisifs et passionnés par les rythmes endiablés du twist. Loin de tout engagement politique, pendant que s’affrontent le FLN et l’Armée française, les deux jeunes cherchent à profiter de la vie.
Thème passionnant. Les Algériens, un peuple de militants ? Non, des opposants, des indécis, des mous, etc. … et des jeunes, ailleurs !
Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page consacrée à la programmation des 3Luxembourg
Jeudi 5 juillet aux 3 Luxembourg
à 16h30
R.A.S. de Yves Boisset (1973 - 113’) - Thème : Résistance française à la guerre d’Algérie
1956. Pendant la guerre d’Algérie. March, Charpentier et Dax, réservistes, se retrouvent dans un bataillon disciplinaire et sont pris dans des engrenages : ceux de la guerre, de la torture et de la mort.
Le financement du film a été bloqué à trois reprises, des bobines ont disparu, obligeant l’équipe à retourner les scènes de tortures, sans parler des coupes exigées pour la sortie du film.
à 18h30
La Guerre sans nom de Bertrand Tavernier (1992 - 235’) - Thème : Résistance française à la guerre d’Algérie
Entre 1954 et 1962, près de trois millions de jeunes français de métropole participent en Algérie aux « opérations de maintien de l’ordre », appellation destinée à masquer un conflit dont les traumatismes ont été depuis en grande partie refoulés.
Tavernier et Rotman donnent aux anciens appelés l’occasion de s’exprimer pour la première fois. Ouvriers, paysans, commerçants ou cadres.
Un « Chagrin et la pitié » sur la guerre d’Algérie. Des témoignages bouleversants, comme celui de ce fils d’émigrés italiens, le père mort dans un accident du travail, qui écrit des lettres arrangées pour que sa mère illettrée ne s’inquiète pas, laquelle a toujours su comprendre entre les lignes … elle meurt avant le retour de son fils. Les dernières images se terminent à l’hôpital psychiatrique de Grenoble
Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page consacrée à la programmation des 3Luxembourg.
On a vu mardi 3 juillet Le Charbonnier de Mohammed Bouamari (1972 – 100’)
Commentaires
La copie était très défectueuse (il serait urgent que les Algériens engagent un programme de restauration de tels films ! le patrimoine est dangereusement menacé. C’est aussi le cas de Tahya ya Didou ! et de tant d’autres).
Film sorti seulement dix ans après la fin de la guerre.
Il s’ouvre sur une poursuite à la « Charlot » du « charbonnier » par un garde forestier. Le charbonnier, clown triste ?
Puis, virage à 180°, une description très réaliste de la vie misérable d’un « charbonnier » et de sa famille. Très peu de paroles. Le silence coupé par la radio avec un discours de Boumediene (non traduit, peut-être pour signifier que son arabe n’est pas compris). Une misère insupportable, déclenchant des cauchemars chez l’un des enfants, humiliant l’homme qui « doit » subvenir aux besoins de sa famille, brisant l’unité du couple.
Où trouver un travail ? à la ville, Alger la capitale. Des images de cette ville grouillante. Et trouver l’appui (le « piston ») de ses anciens compagnons du maquis.
Mais les anciennes solidarités du maquis ? lui, ancien moudjahid, ne peut compter sur elles, ses compagnons ont grimpé dans l’administration, bénéficient de privilèges et méprisent cet analphabète. Pour sortir de cette misère, c’est une révolution de son univers mental qui doit s’effectuer : travailler à l’usine près de chez lui ? mais ce ne sont que des femmes qui sont employées. Envoyer sa femme ? Mais elle devrait d’abord s’occuper des enfants et de la maison. Et ce n’est pas compatible avec le port du voile … etc.
Par des plans successifs dont on ne sait pas si ce sont des rêves ou des réalités, Mohamed Bouamari évoque les bouleversements, les archaïsmes, les luttes de certains pour conserver leurs privilèges (par exemple contre la révolution agraire en cours), les révoltions personnelles (l’image du mari forçant sa femme à enlever son voile, et celle-ci, réticente au début, exprimant sa joie d’en être libérée – mais c’est sans doute un rêve) ….
Une vision de l’Algérie dans sa complexité, entre deux mondes, que l’indépendance n’a pas libérée !
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